Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

La presse des intellectuels communistes en mai-juin 1968

CARNAZZA Laurence, La presse des intellectuels communistes en mai-juin 1968, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 156 p. + index

Cette étude se donne pour tâche d’étudier les interprétations de mai-juin 1968 dans la presse des intellectuels communistes. Nous avons tenté de reconstituer la logique de ces prises de position, en les comparant d’une part les unes par rapport aux autres, d’autre part par rapport à l’analyse globale proposée par la direction du PCF. Enfin, nous nous sommes demandé si ces interprétations ont évolué dans les deux années qui ont suivi Mai 1968 et si elles ont influé sur l’idéologie communiste. Comme le montre la NC, et dans une certaine mesure la Pensée, les intellectuels communistes ont, dans l’ensemble, immédiatement rejeté un mouvement étudiant qui ne correspondait pas à leurs propres aspirations. Leurs analyses convergent avec celle donnée par la direction du PCF. En revanche, on trouve dans les LF et dans la Pensée des intellectuels qui ont exprimé leur désaccord avec certains points d’une analyse qui leur semblait inexacte. Les hétérodoxies se perpétuent les années suivantes, montrant que Mai 1968 constitue une cassure entre le PCF et les intellectuels. Le débat qui agite ces derniers amène le PCF à redéfinir son idéologie. Si, depuis le Comité central des 8 et 9 juillet 1968, son interprétation des événements de mai-juin 1968 ne varie pas, en revanche le Comité central de décembre 1968 marque une évolution de son discours théorique et confirme son orientation stratégique : l’union de toutes les forces antimonopolistes autour d’un programme commun de gouvernement.

Les Trains de plaisir du Front populaire

VINCENT Catherine, Les Trains de plaisir du Front populaire, Maîtrise [Antoine Prost, Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 240 p. + annexes

L’été 1936 est pour beaucoup des Français, celui des premières vacances. Le cinéma, la télévision, les romans, les livres d’histoire et, plus encore la mémoire collective de notre pays perpétuent cette image. Il semble cependant important d’essayer de mieux apprécier l’ampleur du changement qui découle du vote, le 20 juin 1936, de la loi instituant un congé payé annuel pour tous.

À cet effet, le train semble particulièrement intéressant à étudier. Il est le seul qui permette de se faire une idée de l’importance numérique des vacanciers, puisque les billets vendus et les voyageurs transportés sont des réalités mesurables. Qui plus est, il semble répondre aux besoins, envies et possibilités financières des nouveaux vacanciers. Enfin, il est au cœur d’une vaste politique menée par le premier Sous-secrétaire aux Sports et aux Loisirs, Léo Lagrange.

Appuyée principalement sur les différents documents émanant des six grandes compagnies ferroviaires privées (annuaires Chaix, rapports d’activités, revues), cette étude permet de dégager : – la mise en place d’une entreprise de séduction et de sensibilisation des directeurs des compagnies dirigée vers les bénéficiaires de la loi du 20 juin. – l’apparition d’un nouveau vacancier, dont les motivations, les aspirations, le mode de congé diffèrent de ceux des estivants d’avant 1936. – l’émergence d’une perception du temps de loisirs.

Les petits commerçants et les artisans à Nevers 1900-1940

VIDAL Jean-Marc, Les petits commerçants et les artisans à Nevers 1900-1940, Maîtrise [Antoine Prost, Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 162 p. + annexes

Ce travail a pour point de départ une double constatation :

– rien n’est plus ambigu, difficile à cerner, que cette association pourtant si courante : « artisans – petits commerçants ». Au début du siècle, d’ailleurs, entre l’atelier et la boutique, le problème ne se posait même pas. Il n’existait pas de nomenclature officielle comme aujourd’hui pour établir une distinction pas toujours très claire. Quelle est donc, dans ce cadre si flou, la frontière entre une unité qui doit bien exister et une diversité si flagrante ?

– on associe communément artisans et petits commerçants à ce marais social que l’on appelle « classes moyennes », et eux-mêmes sont les premiers à revendiquer cet attachement. Mais quels sont les vrais critères d’appartenance à ce groupe social, jamais clairement définis tant il est vrai que le trajet, les aspirations des « petits », pourtant si chers à la société française (petits artisans, petits commerçants, petits rentiers, petits patrons…), ne sont guère faciles à suivre ?

Pour essayer de répondre à ces deux questions nous avons choisi une période : 1900-1940, époque charnière entre les conceptions traditionnelles héritées du XIXe siècle et le début de formes nouvelles, prémices de l’après-guerre (sociétés à succursales multiples, grands magasins…), et surtout un lieu : Nevers, ville moyenne de tradition commerciale.

L’analyse systématique des Annuaires locaux permet notamment de retracer la composition de ce groupe, son évolution, son implantation dans l’espace urbain et ses relations avec les autres groupes sociaux. Elle souligne l’importance de la polyactivité.

La grève de mai-juin 1968 à la RATP

NAUDET Jean-François, La grève de mai-juin 1968 à la RATP, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 2 vol., 486 p.

Ce travail a été réalisé essentiellement à partir de l’étude de tracts syndicaux et politiques (ces derniers étant moins nombreux), complétés par divers documents de la RATP permettant de rendre compte des problèmes spécifiques à l’entreprise telles l’organisation du travail, la gestion de la masse salariale, etc.

Quelques interviews ont aussi été réalisées, des dirigeants de l’époque, des syndicats, mais aussi de l’entreprise.

Les conclusions ont été les suivantes : – la grève — bien qu’insérée dans un mouvement général — a été fortement marquée par le caractère spécifique de ce milieu qu’est la Régie. – la nécessité finale d’un compromis a déterminé dès le début un certain type d’occupation de l’entreprise avec en particulier la volonté affichée par les syndicats de maintenir un statu quo (même fragile) avec la direction. – si les syndicats ont su parfaitement, au début, encadrer, voire provoquer une très relative « spontaneité » ouvrière, la reprise a été beaucoup plus difficile. Selon l’auteur, Mai 68 a été un échec dans l’immédiat, mais aussi à moyen terme, d’où quelques commentaires sur des problèmes qui se sont posés au cours des années 1970.

La loi du 10 août 1927 sur la Nationalité

MORERE Hélène, La loi du 10 août 1927 sur la Nationalité, Maîtrise [Jacques Girault, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 201 p. + annexes

En 1926, les résultats du recensement annoncent que les étrangers représentent désormais plus de 6 % de la population française. La question de leur intégration se pose alors avec force. L’outil principal mis en place par le gouvernement pour réaliser l’assimilation de ces hommes sera le « Code de la nationalité » promulgué le 10 août 1927, qui facilitera à la fois la naturalisation des étrangers, mais aussi l’acquisition de la nationalité française à la naissance.

À travers les ouvrages et articles publiés dans les années 26-27 et la lecture des débats parlementaires sur le projet de loi, enthousiasmes et oppositions se dessinent. La plus grande partie des parlementaires et des observateurs ne sont pas hostiles au projet, arguant de la dénatalité française, mais de nombreuses mises en garde sont formulées et des arguments nationalistes surgissent souvent. Pourtant le texte voté en 1927 sera finalement le plus libéral que la France n’ait jamais connu en cette matière.

Les photographies des événements de Mai 68 dans la presse régionale quotidienne

MOINARD Alain, Les photographies des événements de Mai 68 dans la presse régionale quotidienne, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 103 p.

La presse régionale possède un public particulier, qui lui est très fidèle. De ce fait elle joue un rôle très important dont il est rarement question. Ce mémoire se penche, à travers vingt-deux quotidiens régionaux, sur les photos des événements de Mai 68 qui y furent publiées pendant les mois de mai et juin (soit deux mille clichés environ).

Le corpus regroupe un pourcentage important de l’ensemble des tirages de l’époque (pratiquement tous les quotidiens diffusés à plus de 100 000 exemplaires) et couvre l’ensemble du territoire français métropolitain.

L’étude des rapports entre les journaux et les photos d’actualité (régionale, parisienne et étrangère) est faite au travers de grandes parties (gros tirages, petits tirages, quotidiens illustrés). Mais très vite, cette première classification, qui tient compte des structures de la presse apparaît sans intérêt. Les rédactions firent des choix très différents et cette diversité est le trait marquant de l’étude. Une dernière partie présente quelques-uns des clichés les plus utilisés.

Les conclusions respectent une certaine réserve. La logique des options rédactionnelles n’est pas toujours évidente. Néanmoins, sont mis en évidence, entre autres, l’importance de la couverture des événements et, en particulier, de ceux de la capitale.

 

Naissance et développement d’un syndicat de l’enseignement technique : le Syndicat National de L’Enseignement Technique – Apprentissage Autonome

MELKA Joël, Naissance et développement d’un syndicat de l’enseignement technique : le Syndicat National de L’Enseignement Technique – Apprentissage Autonome, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 177 p.

La crise syndicale de 1947-1948 provoque la scission du monde syndical français. Les enseignants militaient au sein de la Fédération de l’Éducation Nationale adhérant à la CGT Comme le reste du monde ouvrier, ils doivent choisir entre leur maintien à la CGT et leur adhésion à la CGT-FO. Mais très rapidement une troisième alternative se propose à eux et ils se prononcent en, majorité, au travers de leurs syndicats nationaux, pour l’unité au tour de la FEN-Autonome.

Dans les Centres d’Apprentissage, la situation est différente. La direction cégétiste du SNET-Formation Professionnelle affirme traduire la volonté des militants en confirmant son adhésion à la CGT Cette situation entraîne la scission du syndicat et crée une concurrence syndicale que les autres syndicats de l’enseignement ne connaissent pas. Même si le Syndicat National de l’Enseignement Technique — Apprentissage — Autonome (SNET-AA) ne naît pas dès la scission de 1947-1948, comme son concurrent SNET-FO, il en est tout de même le fruit.

L’étude retrace, à travers la presse syndicale, les conditions de la naissance du SNET-AA et ses premières difficultés vis-à-vis des autres syndicats de Centres d’Apprentissage, comme de la FEN-Autonome. Elle analyse ensuite, le développement du SNET-AA et son comportement face aux politiques scolaires durant la décennie 1949-1959.