NAUDET Jean-François, La grève de mai-juin 1968 à la RATP, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 2 vol., 486 p.
Ce travail a été réalisé essentiellement à partir de l’étude de tracts syndicaux et politiques (ces derniers étant moins nombreux), complétés par divers documents de la RATP permettant de rendre compte des problèmes spécifiques à l’entreprise telles l’organisation du travail, la gestion de la masse salariale, etc.
Quelques interviews ont aussi été réalisées, des dirigeants de l’époque, des syndicats, mais aussi de l’entreprise.
Les conclusions ont été les suivantes : – la grève — bien qu’insérée dans un mouvement général — a été fortement marquée par le caractère spécifique de ce milieu qu’est la Régie. – la nécessité finale d’un compromis a déterminé dès le début un certain type d’occupation de l’entreprise avec en particulier la volonté affichée par les syndicats de maintenir un statu quo (même fragile) avec la direction. – si les syndicats ont su parfaitement, au début, encadrer, voire provoquer une très relative « spontaneité » ouvrière, la reprise a été beaucoup plus difficile. Selon l’auteur, Mai 68 a été un échec dans l’immédiat, mais aussi à moyen terme, d’où quelques commentaires sur des problèmes qui se sont posés au cours des années 1970.