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Parcours d’un homme de télévision, Marcel Trillat

Marcel Trillat fut journaliste à l’ORTF (« cinq colonnes à la une ») puis à « Antenne 2 » (chef du service société, ou correspondant à l’étranger selon les périodes).

Suivre le parcours de Marcel Trillat, c’est aussi s’introduire dans les coulisses de la télévision de 1981, alors que Pierre Desgraupes est nommé à la direction de la télévision publique. C’est aussi aborder les progrès et les reculs de la liberté d’information au cours des années 1980 et 1990.
Le récit de la vie de Marcel Trillat est aussi celui d’un engagement militant, dans le Parti communiste français pendant 30 ans, puis en dehors, mais en gardant une proximité avec nombre de responsables politiques ou syndicaux, militants et amis. Le récit de la vie de Marcel Trillat revient donc aussi à s’introduire dans l’histoire du PCF, de la CGT, de ses conflits intérieurs, de ses rapports aux journalistes, et aux médias.

Durée 1h08

Télévision

Le premier média de Marcel Trillat est la Télévision. Marcel y est entré dès les années 1960. Il a fait ses armes à “Cinq colonnes à la Une”, ses armes aussi face à la censure télévisuelle. Au temps de l’ORTF et du SLI (Service de liaison interministériel), un contrôle était exercé avant diffusion des reportages, et les films qui ne convenaient pas au pouvoir gaulliste étaient écartés, et même détruits physiquement. Marcel Trillat en fait le récit dans le film-entretien, réalisé par Jeanne Menjoulet en 2018. Le 1er mai 1967 à St Nazaire aborde aussi la condition ouvrière et la grève des dockers. Dans notre film-entretien de 2018, une mise en parallèle est faîte entre le 1er mai 1967 à St Nazaire réalisé par Marcel Trillat et Hubert Knapp pour Cinq colonnes, avec Les Prolos, réalisé en 2002 par Marcel Trillat et Maurice Failevic (VLR / Rouge Productions). Un parallèle qui montre la précarisation des ouvriers avec des images filmées en caméra cachée par Julien Trillat, dans les immenses soutes des chantiers de Saint Nazaire.

Durée : 55 mn

Marcel Trillat est partie prenante des grèves de 1968 à la télévision, et fera partie de la grande fournée de journalistes grévistes écartés de la télévision après la reprise en main par le pouvoir. Il lui faudra plus de 10 ans pour parvenir à un réel retour au sein de la télévision publique. Marcel Trillat fait le récit de ce mai 1968 à l’ORTF dans le film-entretien, réalisé par Jeanne Menjoulet en 2018.

Durée : 57 mn

Réalisateur de documentaires

Marcel Trillat a réalisé des films qui font date dans l’histoire du documentaire à caractère social. Notamment durant les périodes où il n’est plus à la télévision. Etranges étrangers, par exemple en 1970,  réalisé avec Fréderic Variot, un documentaire qui montrait sans fard les bidonvilles et taudis d’Aubervilliers et de Saint-Denis, et l’accueil qui était fait aux migrants d’alors, venus du Portugal ou d’Afrique.

Dans les années 2000-2010, Marcel Trillat réalise également de nombreux documentaires, jusqu’à l’Atlantide – une histoire du communisme , réalisé avec Maurice Failevic en 2010.
Près de 10 ans après la réalisation de “l’Atlantide “, Marcel Trillat sera questionné sur cette histoire, abordée par des communistes et ex-communistes. Comment les communistes regardent-ils leur passé ? dans le film-entretien réalisé en 2019 par Jeanne Menjoulet .

Durée : 1h02

Le monde ouvrier, les licenciements et la précarité qui frappent les prolos seront un thème majeur des documentaires de Marcel Trillat dans les années 2000. les titres des films sont évocateurs : 300 jours de colèreFemmes précaires, Les prolosSilence dans la vallée.

L’immigration reste aussi au coeur du travail du réalisateur avec Des étrangers dans la ville réalisé en 2012.

Journaliste de radio libre : Lorraine cœur d’acier

Les radios libres tiennent une place à part dans le parcours de Marcel Trillat. Il fut un des principaux journalistes de Radio Lorraine Cœur d’Acier à Longwy. Une radio (pirate) créée par la CGT en 1979 pour soutenir au départ une « marche sur Paris » des sidérurgistes en grève et en lutte pour le maintien de leurs emplois. La radio, animée en premier lieu par deux journalistes, encartés communistes mais avant tout journalistes de métier (Marcel Trillat et Jacques Dupont), s’émancipe rapidement de la CGT en ouvrant aussi l’antenne à tous et toutes localement, en permettant ainsi une appropriation et un engouement de toute une population vis-à-vie de « sa » radio. Se pencher sur la vie de Marcel Trillat, c’est donc aussi s’introduire dans l’histoire des radios libres, à la veille de leur légalisation (et phagocytage progressif par les radios commerciales) après 1981. C’est aussi s’interroger sur la liberté et l’indépendance de l’information, et sur la vocation des médias militants. Ont-ils pour objectif de ne donner voix qu’à leurs idées, ou bien ont-ils un vocation de média d’information “objective” ? C’est aussi cela qui est questionné dans le film entretien réalisé en 2019 par Jeanne Menjoulet avec interview de Marcel Trillat, sur l’histoire de Radio Lorraine Cœur d’Acier.

Durée : 1h10

Des guerres structurantes dans le parcours de Marcel Trillat

Les guerres sont très présentes dans la mémoire et le parcours de Marcel Trillat.

En tant que journaliste, Marcel Trillat dénoncera la façon dont l’information est contrôlée dans la guerre du Golf , lors d’un reportage sur place, ce qui lui fera perdre son poste à Antenne 2 de chef du service société et provoquera sa mutation… à Moscou en tant que correspondant permanent.
Marcel réalisera par ailleurs un documentaire reportage sur la guerre en Tchétchénie.

Mais ce sont deux guerres bien plus anciennes qui ont contribué à la construction morale du jeune Marcel.

La guerre d’Algérie, tout d’abord. Notre film-entretien montre à la fois le rôle de Marcel Trillat qui fut le premier journaliste de télévision à consacrer des reportages commémorant les 20 ans du massacre de Charonne à Paris ou la répression du 17 octobre 1961. Mais notre film s’intéresse aussi à la filiation entre cet engagement de journaliste et l’engagement du jeune Marcel, 20 ans plus tôt. Marcel était alors militant des jeunesses communistes, un engagement très conflictuel vis à vis de son père, agriculteur marqué par une autre guerre, celle de 1914-1918.

Durée : 1h11

La guerre de 1939-1945 et la résistance en France joue aussi un rôle symbolique très important dans la construction morale du jeune Marcel.

Dans notre film entretien, nous avons posé des questions à Marcel sur la façon dont il a vécu ses toutes premières années dans la ferme familiale, au-dessus du Vercors. Cet “épisode” de notre film-entretien est donc l’occasion de découvrir, à travers le regard d’un enfant (alimenté par les récits et retrouvailles ultérieurs), quelle fut la résistance à Grenoble, au pied du Vercors, et qui étaient ces résistants.

Durée : 1h06

Un engagement communiste avant même le journalisme

Interrogé encore par J. Menjoulet, Marcel Trillat revient sur son engagement, à partir de 1956, au parti communiste français, sur les débats qui l’ont traversé (le droit à la contraception puis à l’avortement, dans les années 1960 par exemple), la proximité trop grande avec le parti communiste soviétique et son éloignement personnel (relatif) de ce parti, dans les années 1980.

Durée : 50 mn

Projection-débat – « Il treno va a Mosca »

Projection-débat du film documentaire Il treno va a Mosca (Le train va à Moscou) le vendredi 3 septembre prochain de 10h00 à 12h00 au Centre des colloques du Campus Condorcet à Aubervilliers.

La projection du film, sous-titré en français, sera suivie d’une discussion avec les deux réalisateurs et animée par l’équipe du Centre d’histoire sociale du monde contemporain. Continuer la lecture de Projection-débat – « Il treno va a Mosca »