Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

L’impact des émissions de télévision et de radio ainsi que celui des revues d’histoire grand public sur les politiques d’acquisitions et les emprunts de livres d’histoire dans les bibliothèques municipales

DERENNE Sylvie, L’impact des émissions de télévision et de radio ainsi que celui des revues d’histoire grand public sur les politiques d’acquisitions et les emprunts de livres d’histoire dans les bibliothèques municipales, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1987

Les événements de Mai 68 dans la Somme

 

FRUITIER Stéphane, Les événements de Mai 68 dans la Somme, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 206 p. + index + annexes

Ce mémoire propose une étude des divers champs sociaux ouverts par le plus grand conflit de l’histoire sociale en France à l’échelle d’un département.

Elle fait apparaître l’aspiration des grévistes à l’obtention de nouveaux droits sociaux compris comme devant nécessairement être abordés par un mouvement d’ensemble.

Cette dynamique nationale sera trouvée à l’occasion de la journée nationale de grève le 13 mai, en réponse à la violence policière, mais surtout, avec l’entrée massive des travailleurs dans la grève, entre le 20 et le 25 mai.

Au cours de cette période, le mouvement se donne un projet sous l’action des organisations ouvrières qui consacre la primauté de l’action revendicative sur l’action politique, dans une perspective négociable du conflit. À partir de cet objectif s’établissent les structures de la grève et ses modalités d’action ainsi que le cadre paritaire devant désigner les rapports internes aux différentes composantes du mouvement et ceux à l’adversaire (patronat, pouvoirs publics, etc.).

Ce projet amènera par la suite les organisations ouvrières à briser le cadre national de la grève après le rejet par les travailleurs des « accords » de Grenelle et l’exacerbation de la crise politique qui s’en suit (déplacement du champ revendicatif au niveau des branches et de l’entreprise). Celle-ci conduira la gauche à s’avancer davantage (premiers meetings publics du PC les 29 et 30 mai), mais ne l’invitera pas, ni à sortir du cadre paritaire, ni à lier ses objectifs politiques à la dynamique sociale (la traduction politique du « gouvernement populaire » avancée par le PC étant conditionnée à la réalisation d’une union hypothétique avec les socialistes).

La droite et le patronat exploiteront dès lors l’impasse politique dans laquelle se font face socialistes et communistes, pour passer à la contre-offensive dont le discours de De Gaulle, le 30 mai, donne le signal.

À partir du consensus de la classe politique établi autour des élections législatives anticipées, et avancées par le chef de l’État, s’amorcera progressivement la reprise du travail ; la « normalisation » trouvant à s’inscrire, dans la Somme comme ailleurs, dans la victoire de la droite aux élections.

L’histoire du tennis en France au XXe siècle

FILLIATRE Cécile, L’histoire du tennis en France au XXe siècle, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 200 p.

Retracer l’histoire du tennis en France au vingtième siècle, c’est s’intéresser à l’histoire du sport en général, et essayer d’expliquer par une ouverture différente et originale l’évolution politique, économique et sociale d’un pays.

Sport confidentiel réservé à une élite au début du siècle, aujourd’hui, premier sport individuel français, le tennis a acquis peu à peu ses lettres de noblesse. Le chemin qui a miné à la victoire a été long. Et, il a emprunté tous les détours historiques imposés : de la deuxième guerre mondiale à Mai 1968, en passant par Vichy ou l’indépendance de l’Afrique du Nord.

On retiendra pourtant deux époques clefs : celle des Mousquetaires dans les années trente épopée de quatre hommes qui ont montré quel tennis français existait et qu’il pouvait être le meilleur ; puis, celle de Philippe Chatrier qui depuis 1968, impact des médias à l’appui, a essaie de mettre en place une vraie politique sportive autour de trois idées fortes : popularisation, formation de champions, professionnalisme.

De l’idéal sportif du baron de Coubertin aux grands tournois internationaux d’aujourd’hui, le tennis peut être aussi un fil conducteur pour mieux comprendre l’évolution sociologique de la France.

L’image de François Mitterand dans la presse en 1968

DEREU Didier, L’image de François Mitterand dans la presse en 1968, Maîtrise [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 203 p. + annexes

François Mitterrand, leader incontesté de la gauche, depuis qu’il mit en ballottage le général de Gaulle, semble redonner vie et espoir à l’opposition. L’année 1968, après le bon résultat des élections législatives de 1967, s’engage bien pour le président de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). L’image de François Mitterrand est positive. Il apparaît comme le favori des prochaines élections présidentielles ; telle est l’opinion de la grande presse nationale. Cependant, si son image est appréciée, sa marge de manœuvre est limitée. Ce sont les étudiants et les événements de Mai qui révèlent ces limites. Ces limites sont celles d’une gauche divisée ; d’un mouvement estudiantin et ouvrier contestataire, mais aussi indécis dans ses choix politiques ; celles d’un homme qui, parti de rien s’est imposé à la gauche et à une grande partie des Français, mais ne sait comment aborder les événements qui ébranlent la France : il n’agit pas, on lui reproche sa faiblesse, il s’engage, tardivement, on lui reproche d’avoir dit « je » et d’avoir voulu renverser les institutions de la République. Le bilan qu’établit la presse de ces événements de Mai est terrible pour l’image de marque de Mitterrand : les élections législatives sont un échec pour la gauche et la FGDS, dont une partie des membres désignent le député de la Nièvre comme le responsable de ce mauvais résultat. L’opinion publique, elle aussi, rejette maintenant celui qui hier apparaissait comme leur favori et dont ce mémoire cherche à comprendre comment la presse traduit l’image jusqu’à sa démission de la FGDS.

Les syndicats en région parisienne sous Vichy

DELMAS Jean-Christophe, Les syndicats en région parisienne sous Vichy, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1987, 285 p.

En 1939, le mouvement syndical est affaibli par l’éviction des communistes de la CGT et la mobilisation. Le gouvernement de Vichy, dont Ret1é Belin est le ministre de la Production industrielle et du Travail, met en place la loi du 16 août 1940 qui dissout les centrales syndicales et crée les comités provisoires d’organisation. Parallèlement, les syndicalistes exclus en 1939 organisent un mouvement clandestin, créant des comités populaires dans les entreprises. Ils ont pour objectif d’améliorer les conditions de vie des ouvriers et les inciter à l’action.

La Charte du Travail (4 octobre 1941) entérine la collaboration de classes et crée des organismes mixtes : familles professionnelles et comités sociaux. Son application et surtout la mise en place des nouveaux organismes (dont les nouveaux syndicats de catégories, uniques et obligatoires) connaît des fortunes diverses, alors que le mouvement illégal achève de se reconstituer, que la CGT est réunifiée (1943) et qu’une double stratégie d’action est mise en place : sur le plan légal, la prise en main des organismes de la Charte et leur utilisation ; sur le plan illégal, le renforcement des comités populaires et la lutte revendicative.

L’histoire d’une entreprise, Carré Noir (1973-1986)

CORNEBIZE Catherine, L’histoire d’une entreprise, Carré Noir (1973-1986), Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1987, 111 p. + annexes

L’histoire d’une entreprise pose un certain nombre de problèmes méthodologiques. S’agissant d’un objet composite, il apparaît utopique de vouloir l’aborder dans sa globalité.

Dans le cas de grosses entreprises, il est possible de traiter un domaine spécifique de l’entreprise : par exemple, l’histoire des stratégies industrielles ou l’histoire des exportations. En revanche, l’étude d’une petite entreprise implique une tentation pour l’historien, de faire une « histoire globaliste ». Cette procédure tendrait à négliger certains aspects essentiels à la compréhension et à l’analyse de l’entreprise.

Par conséquent, dans le cadre d’une « Histoire de Carré Noir, 1973-1986 », nous avons essayé de dégager des éléments méthodologiques permettant d’isoler des faits significatifs dans l’entreprise. Cette question fut certainement la plus ardue à résoudre : il est complexe de faire la différence entre un fait significatif et un qui ne l’est pas ; par exemple, si l’entreprise achète trois machines à écrire, il convient de déterminer l’importance de cette information pour l’analyse historique, et son influence sur le cours de l’histoire de l’entreprise.

Nous avons donc procédé de la façon suivante : nous avons questionné des spécialistes compétents dans chaque secteur de l’entreprise, organisation, management, communication interne et externe, finances, techniques, afin de déterminer les faits que nous avons définis comme significatifs. Disposant ainsi d’une grille d’analyse, nous avons relevé tous les éléments significatifs, de la façon la plus conforme aux « règles de l’art » proposées par notre panel de spécialistes.

La société Carré Noir est une société de publicité d’un type particulier. Elle est leader sur le marché du « packaging » (création de conditionnements) et de l’image de marque.

Son étude apparaît intéressante parce qu’elle a inventé un nouveau service, le marketing-design, qui répondait à une demande sur le plan économique, et qu’elle renvoie à une histoire de la consommation.

Passant de l’économie de demande/pénurie des années cinquante, à l’économie d’offre des années soixante, puis à l’économie de crise des années soixante-dix, l’histoire de la consommation a connu de profondes modifications au cours des trente dernières années. Elle a été marquée par l’explosion de la distribution dans les années soixante, qui proposait aux consommateurs une pléthore de produits concurrents. La crise des années soixante-dix a mis en avant le fait que les sociétés, si elles voulaient survivre, devaient désormais miser sur le « plus-produit » ; elles se trouvaient dans l’obligation de créer de la « valeur ajoutée », d’une part, de se faire connaître auprès de leurs publics d’autre part, afin de gagner les compétitions qui s’engageaient.

Carré Noir a été créée dans ce contexte. Sa spécialité est précisément de créer de la valeur ajoutée au produit. Un nouveau secteur d’activité s’est créé suite à sa réussite. Une telle société présente donc de multiples caractéristiques originales tant par ce qu’elle produit (production de « matière grise ») que par l’évolution de sa structure.

Entreprise fortement marquée par l’époque où elle s’est développée, les années soixante­dix, son histoire est celle d’une adaptation au marché en évolution, aux valeurs véhiculées dans les années 80.

Champagne-Saint-Hilaire, un village du Haut-Poitou, de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle

CHARTIER Agnès, Champagne-Saint-Hilaire, un village du Haut-Poitou, de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1987, 260 p.

Vers la fin du XIXe siècle, le flux de migration des habitants des campagnes françaises en direction des villes s’accroît considérablement. À ce titre, le département de la Vienne apparaît comme un département moyen. La commune de Champagné-Saint-Hilaire, située dans le sud-ouest de ce département, voit sa population diminuer de près de 50 % de la fin du siècle dernier jusqu’à nos jours. Si le mouvement d’exode massif sévissant depuis ces vingt dernières années porte un coup décisif au peuplement de la commune, l’étude nous montre que la situation actuelle résulte d’un long processus de dévitalisation mis en place tout au long du XXe siècle.

Ce travail suit deux grandes directions :

Il s’agit, tout d’abord, de l’étude d’une communauté rurale essentiellement agricole durant la première moitié du XXe siècle. Nous nous attachons à décrire la vie économique et sociale, la vie quotidienne. Il s’agit, ensuite, d’une étude des mécanismes de l’exode rural depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours et de ses conséquences démographiques et sociales sur la société champenoise.

Nous avons tiré parti de sources telles que les listes nominatives de recensements de la population que nous avons pu exploiter de manière exhaustive, au moyen d’un traitement informatique de l’information. Une grande partie de nos sources provient également d’enquêtes orales pratiquées auprès de personnes âgées résidant dans la commune.

Cette monographie nous permet de dresser le bilan d’un siècle d’exode rural sur une société villageoise traditionnelle. Alors que nous touchons à la fin du XXe siècle, il semble que l’on aboutit au paradoxe suivant : tandis que l’accélération constante de l’amélioration des conditions de vie, des conditions de travail, rendent sans cesse meilleure la situation de l’individu, l’existence même de la communauté champenoise apparaît fortement compromise.