Le conseil de laboratoire du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (Université Paris1-Panthéon Sorbonne/ CNRS) tient à manifester sa plus vive opposition au vote par le Parlement français de la loi sur l’immigration. Il s’associe à la tribune de l’Institut Convergences Migrations (ICM).
Nos collaborations avec des institutions étrangères, le sort de nos étudiants et étudiantes étrangers sont gravement remis en cause par cette loi. Nous ne pouvons, notamment, admettre le paiement de cautions qui signifierait de facto l’exclusion des plus modestes. À l’heure où la recherche s’est mondialisée pour le plus grand bien de toutes et tous, où nous travaillons avec nombre de chercheuses et chercheurs étrangers, nous ne pouvons ni comprendre ni accepter une loi qui stigmatise et s’attaque au droit du sol et aux droits sociaux fondamentaux contraires aux valeurs républicaines.
Le conseil de laboratoire, le 21 décembre 2023.
Scènes musicales de la cause immigrée et de l’antiracisme
Les luttes de l’immigration ont pris différentes formes. Parmi ces ernières, les pratiques artistiques ont pris une place importante. Ainsi, de l’adaptation de genres musicaux issus des pays émigration au rap, en passant par le rock ou la chanson, la cause de l’immigration se fait également entendre en musique. Comment des artistes s’inscrivent dans la cause immigrée ? Quels ont été les usages militants des pratiques musicales ?
Intervenants :
- Karim Hammou, sociologue (CNRS-CSU-CRESPPA), co-auteur avec Marie Sonnette de 40
ans de musiques hip-hop en France, DEPS, 2022.
- Philippe Hanus, anthropologue (LARHRA), auteur de « “Douce France” par Carte de Séjour. Le cri du “Beur”
- Discutante : Narguesse Keyhani, sociologue et politiste (Triangle)
Luttes pour le logement dans la cause immigrée
Bidonvilles, foyers, cités de transit, HLM…, les populations immigrées ont régulièrement été cantonnées dans les logements les plus précaires. Mais la question du logement a été aussi un vecteur de luttes importantes, depuis les grèves de la Sonacotra jusqu’aux luttes contemporaines des mal-logé.es. Comment ces mobilisations ont-elles mis au jour les conditions d’habitat des immigré.es ? Que révèlent-elles de la permanence et des évolutions de ces conditions ?
Intervenant.e.s :
- Théo Georget, historien (université de Nancy). Ses travaux portent sur la désindustrialisation
et les mobilisations ouvrières dans le bassin de Longwy, entre 1978 et 2003.
- Cécile Péchu, politiste (IEP-CRAPUL), autrice de Les squats, Presses de Science Po, 2010.
- Discutante : Muriel Cohen, historienne (TEMOS)
Cause immigrée et cause féministe : tensions et articulations
Bien que souvent invisibilisées, les mobilisations des femmes immigrées ont connu un essor précoce et continu. S’agit–il pour autant de luttes féministes ? Quelles relations les mouvements de femmes immigrées entretiennent avec les organisations de l’immigration et les organisations féministes ?
Intervenantes :
– Maira Abreu, sociologue (GTM–Cresppa), autrice de « Nosotras : un féminisme latino–américain dans le Paris des années 1970 », Cahiers du Genre, 2020/1 (n° 68).
– Ingrid Château, sociologue (LCSP), qui mène une recherche en cours sur la Coordination des femmes noires (CFN), créée en 1976.
Discutante : Camille Gourdeau, socio–anthropologue (URMIS)
Quartiers populaires et immigration : causes croisées
Les mobilisations des « quartiers populaires » croisent nécessairement celles pour les droits des immigré.es. Comment s’effectuent ces croisements ? Peut–on observer le passage d’une cause immigrée à une cause des quartiers ? Quelles identités politiques sont en jeu dans la définition de ces luttes ?
Intervenants :
– Anthony Pregnoleto, politiste (ISP), auteur de « L’espace des mobilisations contre les violences des forces de l’ordre en France depuis les années 1990 », Mouvements, 2017/4 (n° 92).
– Julien Talpin, politiste (CNRS–CERAPS), auteur de Bâillonner les quartiers. Comment le pouvoir réprime les mobilisations populaires, Éditions Les Etaques, 2020
Discutant : Karim Tarahount, historien (CHS)
Santé et cause immigrée
Les inégalités de santé frappent particulièrement les populations immigrées, du fait de conditions de travail et d’habitat souvent dégradées et d’un accès aux soins plus difficile que pour d’autres populations. Les effets des conditions de vie sur les corps comme les difficultés d’accès aux soins médicaux ont fait l’objet de mobilisations collectives pour l’égalité des droits. Dans quelle mesure ces mobilisations ont–elles intégré les problématiques propres aux immigré.es ? En quoi ces mobilisations permettent–elles de questionner les politiques de santé et les inégalités qu’elles produisent ?
Intervenantes :
– Caroline Izambert, historienne, directrice du plaidoyer de l’association de lutte contre le VIH et les hépatites AIDES, autrice de « La santé des immigré.es entre réponse médicale et approche sécuritaire », Mouvements, 2018/1 (n° 93).
– Laure Pitti, historienne et sociologue (CSU–CRESPPA), autrice de « Penarroya 1971–1979 : “Notre santé n’est pas à vendre !” », Plein droit, 2009/4 (n° 83) et de « Subvertir la médecine, politiser la santé en quartiers populaires. Dynamiques locales et circulations transnationales de la critique sociale durant les années 1970 (France/Québec) », Actes de la recherche en sciences sociales, 2021/4 (n° 239) [avec Audrey Mariette].
Discutant : Paul Boulland, historien (CNRS, CHS)
Engagement religieux et cause immigrée
Que ce soit pour les immigré.es mêmes ou leurs soutiens, le fait religieux a pu jouer un rôle important dans la cause immigrée ; soit parce qu’une partie des militant.es français.es ou étranger.es s’inscrivent dans des traditions religieuses, soit parce que les religions des populations immigrées, une fois construites comme problèmes publics, ont pu constituer un vecteur de politisation et de mobilisation. Comment se sont alors effectuées les rencontres entre ces enjeux et les mobilisations pour l’égalité des droits ?
Intervenantes :
– Sabine Rousseau, historienne (CNRS–LARHRA), autrice de « Frères du Monde et la guerre du Vietnam : du tiers–mondisme à l’anti–impérialisme (1965–1973) », Le Mouvement Social 1996/4 (n° 177).
– Mathilde Zederman, politiste (Université Paris–Nanterre) et Margot Dazey, sociologue (CNRS–CERAPS), coordinatrices en 2023 du numéro de Société Contemporaines « Engagements musulmans et luttes de l’immigration ».
Discutant : Samir Hadj Belgacem, sociologue (Centre Max Weber)