Les petits commerçants et les artisans à Nevers 1900-1940

VIDAL Jean-Marc, Les petits commerçants et les artisans à Nevers 1900-1940, Maîtrise [Antoine Prost, Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1986, 162 p. + annexes

Ce travail a pour point de départ une double constatation :

– rien n’est plus ambigu, difficile à cerner, que cette association pourtant si courante : « artisans – petits commerçants ». Au début du siècle, d’ailleurs, entre l’atelier et la boutique, le problème ne se posait même pas. Il n’existait pas de nomenclature officielle comme aujourd’hui pour établir une distinction pas toujours très claire. Quelle est donc, dans ce cadre si flou, la frontière entre une unité qui doit bien exister et une diversité si flagrante ?

– on associe communément artisans et petits commerçants à ce marais social que l’on appelle « classes moyennes », et eux-mêmes sont les premiers à revendiquer cet attachement. Mais quels sont les vrais critères d’appartenance à ce groupe social, jamais clairement définis tant il est vrai que le trajet, les aspirations des « petits », pourtant si chers à la société française (petits artisans, petits commerçants, petits rentiers, petits patrons…), ne sont guère faciles à suivre ?

Pour essayer de répondre à ces deux questions nous avons choisi une période : 1900-1940, époque charnière entre les conceptions traditionnelles héritées du XIXe siècle et le début de formes nouvelles, prémices de l’après-guerre (sociétés à succursales multiples, grands magasins…), et surtout un lieu : Nevers, ville moyenne de tradition commerciale.

L’analyse systématique des Annuaires locaux permet notamment de retracer la composition de ce groupe, son évolution, son implantation dans l’espace urbain et ses relations avec les autres groupes sociaux. Elle souligne l’importance de la polyactivité.