Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

L’UNEF de 1962 à mars 1968

ELGAN Elizabeth, L’UNEF de 1962 à mars 1968, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 215 p. + annexes

Ce mémoire de maîtrise se propose de décrire l’histoire de l’UNEF, envisagée sous son aspect chronologique, entre la fin de la guerre d’Algérie et la crise de Mai 1968.

Il n’existe pour l’instant que peu d’ouvrages français sur le mouvement étudiant entre ces deux dates charnières. Outre une présentation quantitative du milieu étudiant de l’époque et une étude des structures de l’UNEF, le mémoire retrace, sur le plan national, les événements d’ampleur qui ont affecté le mouvement étudiant, les débats de l’appareil ainsi que les orientations successives telles que l’on peut les voir à travers les publications de l’UNEF.

Trois périodes sont discernées dans l’évolution de l’UNEF au cours de ces six années particulièrement riches pour l’histoire du syndicalisme étudiant. La première de ces périodes correspond à une phase ascendante, la seconde à une intensification de l’élaboration théorique et la troisième à un déclin.

Une tentative d’explication, à la fois du succès et de la crise de l’UNEF, est faite par un rapprochement avec la situation politique en France et dans le monde.

Le mémoire comprend également une chronologie, une bibliographie avec les sources, des notes, des tableaux et des annexes dont notamment une liste partielle des directions nationales.

La Fédération de l’habillement 1893-1914

DARVENNE Florence, La Fédération de l’habillement 1893-1914, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 240 p.

Cette maîtrise complète une étude de la Fédération CGT de l’habillement, déjà entreprise dans deux autres mémoires.

Elle étudie alors les origines de cette Fédération, rattachée à la CGT en 1903, sa création en 1893 et sa croissance difficile jusqu’en 1914. Cette période est marquée à la fois par le développement du travail féminin et par l’essor du syndicalisme. Dans cette optique, plus que l’étude d’un syndicat, il s’agit surtout de l’étude d’un syndicat, cette fédération : la prépondérance des femmes dans le métier, l’éparpillement des travailleurs, la majorité masculine dans le syndicat nous ont conduits à étudier les problèmes de développement syndical et les causes de ces difficultés.

Cette Fédération, précisons-le, est en 1914 (et par la suite) un syndicat mineur, ne groupant qu’une infime partie de la corporation, concurrencée par divers types de mouvements (coopération, syndicats confessionnels). Dès lors, son action, sa portée sont très réduites, l’élément essentiel demeurant la tentative de syndicalisme féminin, liée à l’essor du syndicalisme à cette époque d’une part, et à la croissance des groupements féministes d’autre part.

Les événements de Charonne, février 1962

BRAUX Nathalie, Les événements de Charonne, février 1962, Maîtrise [Antoine Prost, Michel Launay], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 190 p. + annexes

Les événements de Charonne se déroulent dans un contexte de forte tension, due principalement à l’interminable conflit franco-algérien. La politique algérienne du Général de Gaulle qui vise la décolonisation suscite une vive opposition de la part d’un mouvement pro Algérie française : l’OAS. Ce groupement se fait connaître par la terreur aussi bien en Algérie qu’en France.

La manifestation anti-OAS du 8 février 1962, organisée par le PCF, le PSU, et la CFDT, répond à une série d’attentats commis la veille par l’OAS. Les forces de l’ordre interviennent violemment pour réprimer cette manifestation, et le bilan se solde par huit morts chez les manifestants, appartenant tous à la CGT ou au PCF, et plus de 240 blessés.

L’étude des articles de journaux prouve que la majorité de la presse parisienne soutient le gouvernement sinon pour la brutalité de la répression policière du moins pour sa fermeté anti-communiste, et sa volonté d’éviter les troubles. La presse communiste reste seule à clamer l’honnêteté des manifestants, et à dénoncer sans nuances les actions de la police.

Les très nombreuses réactions des partis, des syndicats, et d’organisations diverses, soutenant les participants du 8 février, expriment une condamnation de la répression policière, de la violence en général, et le souhait de voir s’achever la guerre. Elles permettent pour la première fois depuis longtemps des actions unitaires de la gauche.

Cependant, comme cette étude sur les événements de Charonne permet de le constater, le rassemblement populaire du 13 février 1962, lors des obsèques des victimes, ne symbolise ni une contestation absolue du gouvernement (car on mise sur le pouvoir pour le règlement du conflit) ni un soutien massif aux organisations de gauche (comme celles-ci ont voulu le croire). L’ambiguïté de ces événements réside dans les multiples interprétations politiques qui en ont été faites. La seule communément admise reste celle qui établit un lien de cause à effet entre les événements de Charonne et les Accords d’Evian.

Glandon, village du Limousin 1900-1980 : mémoires, passé, présent

BOUTOT Françoise, Glandon, village du Limousin 1900-1980 : mémoires, passé, présent, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 225 p.

Ce n’est pas à retracer l’histoire de Glandon, petite commune rurale du Bas-Limousin, au XXe siècle que ce travail prétend s’attacher, mais à écouter la mémoire des anciens du village.

En effet, la mémoire tisse des fils qui n’ont pas la rigueur de ceux de l’histoire « objective » des faits, propose ses propres constructions pour évoquer tant l’évolution du village que la vie qu’on y menait autrefois.

Tressées d’oubli, mystificatrices, doubles et apparemment contradictoires se révèlent ces constructions. Mais il ne s’agit pas tant de les mesurer à l’Histoire que de comprendre la mémoire comme un processus dynamique inscrit dans l’histoire. L’ambivalence de ses constructions est rapportée aux ambiguïtés mêmes du présent dans lequel la mémoire se déploie.

La mémoire, activité et non empreinte, entretient un rapport aussi étroit avec le présent qu’avec le passé : c’est ce que ce travail a voulu illustrer en donnant la parole aux « gens de Glandon ».

De l’implantation du Parti communiste à Villeneuve-Saint-Georges entre les deux guerres

BOURRICAND Catherine, De l’implantation du Parti communiste à Villeneuve-Saint-Georges entre les deux guerres, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 167 p. + annexes

Villeneuve-St-Georges présente le cas d’une commune, qui s’inscrit dans l’étude générale de l’implantation du parti communiste, et dont les caractères sont particuliers du fait de la présence d’une grande majorité de cheminots au sein de la population. Certains problèmes habituellement favorables à cette implantation, tels que le manque de logements et le chômage ne figurent pas ici. Dans ce cas l’implantation s’est essentiellement appuyée sur un type de population composée d’ouvriers, jeunes, et d’origine provinciale, et une vie associative féconde. Les Villeneuvois connus pour leur force combative déployée au cours de 1920 sont particulièrement sensibles aux mouvements de masse at aux rassemblements au sein de syndicats ou autres associations. De plus le socialisme connu pour son rôle généralement important dans le développement du communisme dans toute la région parisienne, est bien implanté à Villeneuve. Représenté par un personnage très connu, Henri Leduc, il tient la municipalité jusqu’en 1935, et par une bonne administration rend la lutte difficile aux communistes. Ce combat incessant entre les deux partis donne une base à l’activité politique des militants malgré les périodes de ralentissement dans le recrutement des effectifs, ou le désintérêt porté à certaines réunions.