Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

« L’École Emancipée » 1919-1929 (Organe pédagogique hebdomadaire de la Fédération des Syndicats des Membres de l’Enseignement laïque)

PEYRONNIN Philippe, « L’École Emancipée » 1919-1929 (Organe pédagogique hebdomadaire de la Fédération des Syndicats des Membres de l’Enseignement laïque), Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Cette étude retrace une étude de onze années, de 1919 à 1929, l’histoire de L’École Émancipée, revue pédagogique et syndicale gérée et administrée par les instituteurs de la Fédération des Membres de l’Enseignement Laïque. Après avoir cerné les caractéristiques de l’époque et du milieu dans lesquels elle est diffusée, et analysé le sens et les motifs de son existence, ce travail présente la revue à travers ses différentes rubriques, ses collaborateurs et lecteurs et délimite la portée de son audience. Il revient ensuite sur la portée des combats successifs menés par la revue au cours des années vingt en dégageant les principes directeurs qui les suscitent et les lient. S’attachant plus précisément aux aspects syndicaux et sociaux, le mémoire suit l’évolution politique de l’École Émancipée partagée entre son passé syndicaliste-révolutionnaire et son attirance pour les thèses et les principes bolcheviques.

On y recherchera de quelle façon la revue participe durant cette période à la diffusion du communisme en France d’une part, et de l’autre, les raisons profondes de son opposition au PCF en 1929.

Étude sur les lycéens de Sens de la première guerre mondiale à nos jours. La démocratisation de l’enseignement secondaire à Sens de 1920 à 1980

MORENO Emmanuelle, Étude sur les lycéens de Sens de la première guerre mondiale à nos jours. La démocratisation de l’enseignement secondaire à Sens de 1920 à 1980, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Le but de ce mémoire est de cerner, à travers une enquête locale portant sur 9000 lycéens, les progrès de la démocratisation de l’enseignement secondaire et la façon dont celui-ci est devenu un instrument de sélection.

Après avoir retracé l’évolution des structures de l’enseignement secondaire dans la région de sens, on a procédé à l’étude quantitative de la clientèle des établissements secondaires de la ville de Sens de 1920 à nos jours. La recherche est essentiellement axée sur les transformations sociales et géographiques de cette clientèle. Si les inégalités géographiques s’atténuent grâce à l’essor des transports scolaires et à la création de collèges en zone rurale, les inégalités sociales sont toujours marquées. Les classes les plus modestes, autrefois exclues du lycée, sont maintenant accueillies au collège et leur élimination est progressive : l’orientation se substitue à l’exclusion. Seule l’élite des classes sociales défavorisées a accès à l’enseignement de second cycle long et à la filière noble C, tout comme autrefois, seuls les plus doués d’entre eux avaient accès au lycée. Les progrès de la démocratisation semblent plus apparents que réels. La restructuration de l’ensemble secondaire, la redéfinition des règles du jeu scolaire ont simplement changé le visage de la sélection.

L’Histoire du Groupe Français d’Éducation Nouvelle de 1922 à 1962

LE ROUX-YAHIEL Martine, L’Histoire du Groupe Français d’Éducation Nouvelle de 1922 à 1962, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

L’Histoire du GFEN a été étudiée à travers la revue du mouvement « Pour l’Ère Nouvelle » et des archives privées. Ce mouvement se présente dès lors comme l’héritier de la plupart des grands pédagogues depuis J.J. Rousseau, son but essentiel étant d’aboutir au développement harmonieux de l’enfant au sein de la société. Il s’inscrit par ailleurs dans un cadre plus large : la Ligue Internationale Pour l’Éducation Nouvelle.

L’Histoire du GFEN s’articule autour de trois périodes : de 1922 à 1929, le GFEN filiale française du mouvement international, jette les bases d’une action militante en faveur des idées nouvelles en éducation sous l’égide de personnalités du monde intellectuel de l’époque. De 1929 à la veille de la guerre, le groupe s’oriente vers une politique plus revendicative à l’égard des questions populaires, particulièrement au moment du Front populaire. Après la guerre, subissant le contre coup de l’échec du plan Langevin-Wallon, il tente de se perpétuer à travers des expériences nouvelles, ne pouvant plus espérer un écho favorable au sein des instances officielles.

Il apparaît au terme de cette étude que l’apport du groupe à la réflexion pédagogique en France reste incontestable, mais qu’il souffre d’un certain nombre de faiblesses : un recrutement étroit dans le milieu intellectuel bourgeois, un message qui « passe mal » dans le milieu enseignant, et une pratique qui se résume à des expériences novatrices isolées.

Analyse linguistique et historique du discours politique. Les éditoriaux de Louis Pauwels : « Le Figaro-Magazine » (mai-septembre 1981)

KRIKORIAN Nathalie, Analyse linguistique et historique du discours politique. Les éditoriaux de Louis Pauwels : « Le Figaro-Magazine » (mai-septembre 1981), Maîtrise [Michel Launay], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

À travers l’analyse linguistique et historique des éditoriaux du Figaro-Magazine, le but de cette étude est de mettre en évidence la spécificité d’un fonctionnement discursif. Il s’agit en partant du discours comme base d’étude, de présenter les différents paramètres d’ordre social, politique et idéologique dans la mouvance desquels il se situe et dont il constitue simultanément la manifestation actualisée et le témoignage.

Considérant que l’information « pure » en ce qui concerne la presse, ou l’objectivité des faits du point de vue historique ne sont que relatifs et s’offrent toujours comme des données déjà observées et/ou interprétées, tout texte et particulièrement celui d’un discours politique est en lui-même une source de renseignements qui intéressent l’ensemble des disciplines de recherche en sciences humaines.

De ce point de vue, l’étude historique replace le discours dans son contexte sociologique, politique et idéologique, donnant lieu à des informations formelles que vient étayer, renforcer, voire éclairer ou approfondir l’analyse linguistique proprement dite. L’analyse linguistique s’exerce sur les différents niveaux d’intelligence du discours, à la fois comme paramètre les conditions (socio-historiques) de production du discours.

L’analyse lexicologique des éditoriaux de L. Pauwels vise à éclairer le sens des processus argumentatifs propre à ce discours, à en affirmer les enjeux politiques et idéologiques à partir desquels se fonde une stratégie argumentative susceptible d’être isolable en tant que spécifique d’un certain « discours de droite » situé dans la mouvance des droites contre-révolutionnaire de type « fascistes ».

Les Petits Bonhommes : Un journal pour l’enfance ouvrière-1911-1914

HERVOUET Elisabeth, Les Petits Bonhommes : Un journal pour l’enfance ouvrière-1911-1914, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Ce mémoire repose sur le dépouillement de la collection des Petits Bonshommes, de 1911 à 1914, ainsi que sur celui des principaux journaux du mouvement ouvrier (L’Humanité, La Bataille Syndicalisme, La Voix du Peuple…) de 1900 à 1914.

À la fin de l’année 1909, un groupe de syndicalistes, de socialistes et de coopérateurs décide de créer la Ligue ouvrière de protection de l’enfance, une organisation qui veut aider à l’éducation de l’enfance ouvrière.

Après avoir étudié les liens qui unissent les organisations ouvrières à la Ligue et les activités de cette dernière, ce mémoire analyse le résultat de la principale d’entre elles : le journal Les Petits Bonhommes.

Paraissant du premier janvier 1911 au dix juillet 1914, Les Petits Bonhommes ont pour but l’élévation de la conscience des enfants, la formation des futurs syndicalistes. On y remarque donc de nombreux articles politiques et éducatifs. On note cependant, dans les deux dernières années, une évolution vers un journal plus divertissant, moins politique.

La première « Bataille socialiste » : histoire et portrait d’une tendance dans le Parti socialiste SFIO (1927-1935)

GEORGI Franck, La première « Bataille socialiste » : histoire et portrait d’une tendance dans le Parti socialiste SFIO (1927-1935), Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983, 242 p.

À la différence d’autres « tendances » au sein de la SFIO, la « Bataille socialiste » n’a pas jusqu’ici particulièrement retenu l’attention des chercheurs. Pourtant, la tendance animée par J. Zyromski a joué un rôle déterminant dans l’évolution du socialisme français de l’entre-deux-guerres. Par son action, elle a puissamment contribué à vaincre les éléments réformistes du Parti qui, par deux fois, ont failli entraîner la SFIO dans la voie de la participation gouvernementale. Gardienne de l’orthodoxie doctrinale, la B.S. fut l’adversaire déterminé des « néo-socialiste » et obtint leur exclusion en 1933. Enfin, à partir de 1934, la tendance pèse de tout son poids afin que le Parti socialiste s’engage dans la voie de l’unité avec le Parti communiste avant de militer activement en faveur de la constitution d’un Front populaire.

Ce mémoire est basé sur des sources diverses : archives personnelles de J. Zyromski — tout récemment ouvertes eu public —, Archives nationales, collection complète du journal de la tendance, la Bataille socialiste, rapports de congrès, presse, brochures, témoignages, etc. Il se propose d’étudier la B.S. de sa naissance en 1927 à la défection de Marceau Pivert en 1935 : après cette date, la tendance et le journal changent de visage. La « première » bataille historique sera appréhendée dans sa dimension historique et dans sa dimension structurelle. La « première » Bataille socialiste sera appréhendée dans sa dimension historique et dans sa dimension structurelle. La partie chronologique s’efforce d’articuler l’histoire de la tendance avec celle du parti : date charnière pour la SFIO des années trente, le six février 1934 est aussi le moment où la Bataille bascule de la défensive à l’offensive, du combat contre la collaboration de classes à la lutte active pour l’unité et la prise révolutionnaire du pouvoir. Une autre partie, plus synthétique, essaie de faire ressortir un certain nombre de réalités structurelles touchant au journal, aux militants, à l’implantation, à l’influence, à l’idéologie, aux liens de la B.S. avec l’appareil du Parti.

Enfin, l’étude éclaire un certain nombre d’aspects jusqu’ici laissés dans l’ombre : recherche des origines de la B.S. à partir de 1924, rapports avec le planisme, le syndicalisme, etc. La première B.S. apparaît comme une réalité complexe, hétérogène, qui désigne à la fois le rassemblement le plus large des antiparticipationnistes — dont P. Faure — et une tendance de gauche originale, toujours présente, incarnée par Zyromski. Celle-ci poursuivra son chemin seule à partir des années de 1936, après que ses prises de position des années 1934-1935 eurent éloigné d’elle, successivement, modérés (P. Faure) et pacifistes révolutionnaires (M. Pivert).

Les communistes montreuillois 1935-1939

FRYDMAN Didier, Les communistes montreuillois 1935-1939, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1983

Ce mémoire propose une approche du Parti Communiste Français entre 1935 et1939, à travers une étude sur les adhérents montreuillois. Il vise à expliquer comment au cours de ces quatre années, les militants ont transformé leur ville en un puissant bastion du PCF.

Quels sont les hommes et les femmes qui mettent en œuvre, à Montreuil, la politique du parti communiste ? Dans quelle mesure et avec quels moyens parviennent-ils à influencer leurs concitoyens ? Quelles difficultés ou facilités rencontrent-ils dans cette tâche ? Telles sont les questions principales qui font l’objet de cette recherche.

C’est un parti communiste essentiellement ouvrier qui s’adresse aux Montreuillois à cette époque, et le recrutement important des années 1936-1937 ne parvient pas à modifier cette caractéristique.

Les capacités d’intervention du PCF auprès des classes moyennes et des intellectuels sont donc réduites, à un moment pourtant où gagner ces catégories d’habitants constitue une priorité du parti.

Cependant, malgré ces obstacles intrinsèques, les résultats électoraux montrent que les communistes montreuillois rayonnent sur des milieux très divers et que leur influence s’élabore de façon différente selon les quartiers et les pratiques militantes. Il apparaît que ce qui détermine cette influence dans un quartier, n’est pas toujours le nombre d’adhérents, ou la proportion d’ouvriers qui s’y trouvent, mais plutôt la faculté des communistes à se saisir des problèmes quotidiens des habitants.

Avant même son succès électoral de 1935, le PCF utilise ou crée à Montreuil, des organisations de masse (comités d’intérêts généraux, comités de chômeurs…) qui lui permettent de s’ouvrir sur un très large public. Une fois à la mairie, il met en place d’autres structures afin que ce réseau couvre l’essentiel de la vie sociale des Montreuillois.

C’est ce travail quotidien qui, à Montreuil, donne la possibilité aux communistes d’aborder avec succès le soutien à la République espagnole ou l’unité du Front populaire.

Tels sont brièvement résumés, les divers éléments qui caractérisent le mode de fonctionnement et d’influence du PCF à Montreuil.