Archives de catégorie : Mémoires de maîtrise et de master

Références et résumés des mémoires de maîtrise et de master soutenus au CHS depuis 1966

Les Nationalisations dans la presse hebdomadaire des confédérations ouvrières (1965-avril 1981)

GRANJON Philippe, Les Nationalisations dans la presse hebdomadaire des confédérations ouvrières (1965-avril 1981), Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985

Ce mémoire de maîtrise rend compte des résultats obtenus grâce à l’analyse systématique de tous les articles consacrés aux nationalisations parus dans les hebdomadaires des confédérations ouvrières entre le 1er janvier 1965 (au lendemain de la scission de la CFTC) et le 30 avril 1981 (à la veille de la victoire de la gauche). Il s’agit de « La Vie Ouvrière » (CGT), de « Syndicalisme Hebdo » (CFDT) et de « Force Ouvrière Hebdo » (FO). Seul « Syndicalisme CFTC » est un mensuel, la CFTC n’éditant plus d’hebdomadaire depuis la scission de novembre 1964.

L’analyse par thème des articles sélectionnés a montré l’existence d’une relative convergence d’opinion entre les organisations syndicales dans la dénonciation du rôle donné aux entreprises déjà nationalisées.

Mais de réelles divergences sont apparues en ce qui concerne les nationalisations à venir, entre les confédérations réservées, voire méfiantes, par rapport à cette question (la CFTC, FO et la CFDT jusqu’en 1976) et celles qui en font leur principale revendication (la CGT et CFDT à partir de 1977). Dans cette partie, il a été mis en évidence que la réflexion des organisations ouvrières s’articulait autour de trois dates clefs où un grand nombre d’articles ont été publiés en 1965 (scission de la CFTC et naissance de la CFDT), 1972 (signature du Programme Commun) et 1977 (remise en cause du Programme Commun).

Le concours international de la maison individuelle

GRANGER Stéphane, Le concours international de la maison individuelle, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 171 p.

L’objet de ce mémoire est — à travers la presse spécialisée, les études sociologiques effectuées pour le Ministère de l’Équipement et les enquêtes sur le terrain — d’étudier le Concours International de la Maison Individuelle, lancé le 31 mars 1969 par M. Albin CHALANDON, alors ministre de l’Équipement et du Logement, pour rendre accessible à toute la propriété d’une maison individuelle et promouvoir un nouveau type de constructeurs.

Après une étude des conceptions d’Albin CHALANDON en matière – d’urbanisme, puis du lancement du concours lui-même, ses modalités et ses résultats, sont analysées localisations et conditions de réalisation des ensembles de logements, ainsi que leur architecture et les expériences d’innovation. Ensuite est dressée une typologie des acquéreurs qui montre que malgré une forte proportion d’ouvriers (presque la moitié), les « chalandonnettes » ont touché une clientèle un peu plus aisée que prévu à cause des augmentations de prix.

Les différents problèmes survenus dans la construction et le fonctionnement des lotissements sont également étudiés, et il s’avère que les conditions très strictes du CIMI ainsi que l’emploi de nouveaux matériaux et procédés de fabrication sont responsables des nombreuses malfaçons et absences d’équipements subies par les habitants.

Le bilan enfin montre, outre une relative satis­faction des acquéreurs l’un objectif social malgré tout pratiquement atteint et de très intéressantes expériences architecturales, mais si l’essor de la construction de maisons individuelles en France a effectivement démarré avec le CIMI, il ne s’est toutefois pas produit dans les proportions souhaitées à cause de la méfiance des promoteurs-constructeurs.

Les scouts de France de 1929 à 1939. Évolution et histoire interne

EBEL Frédéric, Les scouts de France de 1929 à 1939. Évolution et histoire interne, Maîtrise[Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 149 p.

Ce travail n’a pas pour but de montrer comment le scoutisme s’insère dans le courant général de retour à la nature et de développement de sociétés de gymnastique et autres associations d’éducation physique. Pas plus qu’il ne cherche à le situer parmi la jeunesse catholique des années trente.

Notre démarche est inverse. Elle est de voir dans quelle mesure le scoutisme est un mouvement tout à fait original par ses méthodes et par le mode de vie et de pensée qu’il propose.

D’autre part, nous voulions comprendre le paradoxe qui existe entre le fait que le scoutisme ait été un précurseur dans de nombreux domaines (campisme, pédagogie de l’adolescent, par exemple), et qu’il soit passé à la postérité comme un mouvement socialement conservateur et placé dans les rangs de la droite militariste.

Le choix précis des Scouts de France, outre les motivations personnelles, tient dans le fait qu’il s’agit de la seule association française qui ait eu une large audience.

Il nous a semblé, au cours du travail, qu’il est de fait sans grand intérêt de juger les scouts d’après les réactions sociales admises, qu’elles soient de notre époque ou de l’époque d’étude. En effet, le scoutisme n’ayant pas de visées sociales, toutes ses prises de position dans ce domaine ne sont pas différentes de celles du corps social dont est issue la majorité des membres.

Par contre, il est plus instructif de saisir les spécificités scoutistes, quand elles existent, et de mettre en rapport les positions des scouts avec les valeurs et les thèmes qui sont ceux du scoutisme.

Les fédérations des métaux CGT et CGTU de 1922 à 1935 : organisation et militants

CHAGNON Louis, Les fédérations des métaux CGT et CGTU de 1922 à 1935 : organisation et militants, [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 152 p. + 107 p. d’annexes

Ce mémoire est divisé en cinq chapitres et un épilogue.

Le premier chapitre présente les « structures et fonctionnement des Fédérations ».    Le second chapitre est consacré aux « militants, effectifs et implanta­tion géographique » ; il ne faut pas y trouver un dé­veloppement exhaustif sur ces problèmes, mais des traits généraux, au demeurant indispensables à une bonne appréhension des Fédérations. On remarquera les huit cartes illustrant l’implantation géographique.

Les trois chapitres suivants sont découpés en périodes chronologiques déterminées par les ruptures relevées dans l’histoire de la Fédération unitaire. Le troisième chapitre 1922-24, aborde les problèmes consécutifs à la scission, ainsi que les tendances au sein des Métaux unitaires. Le quatrième chapitre 1925-28, explique le comportement des Métaux confédérés face au problème de l’unité posé par les Unitaires. Il aborde la naissance d’une seconde Fédération unitaire. Le cinquième chapitre : 1929-33, analyse d’une part de la réaction des Confédérés face à l’affaiblissement des Unitaires, d’autre part de la deuxième bolchévisation et les problèmes d’organisation de la Fédération unitaire.

L’épilogue 1934-35, intitulé « vers l’unité », comporte une approche des conséquences du 6 février 1934.

La politique municipale de Villejuif (1925 – 1934)

BURGER Anny, La politique municipale de Villejuif (1925 – 1934), Maître [Antoine Prost, Danièle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 145 p.

La ville de Villejuif, devenue depuis 1925 municipalité communiste, se donne en 1929 pour maire une personnalité communiste hors du commun : Paul Vaillant Couturier.

Ce mémoire de maîtrise étudie les tenants du ; pouvoir municipal ces quatorze années durant, leurs intentions, leurs pratiques, et leurs moyens et dégage les évolutions majeures de la politique municipale communiste.

Cette politique tente d’abord de parer au plus pressé et concentre ses efforts sur la mise en viabilité des lotissements et la construction d’un premier groupe scolaire indispensable dans le bas-Villejuif en 1930. Elle acquiert, sous l’impulsion de Paul Vaillant Couturier et du fait de la crise économique une dimension nouvelle que révèle une étude approfondie des budgets municipaux. S’inscrivant désormais dans un projet global, elle privilégie avant toute chose les besoins de l’enfance et de la jeunesse et, pour mieux préparer la génération qui fera « les lendemains qui chantent », prend en charge le quotidien dans tous ses aspects (santé, instruction, loisirs et vacances).

Elle devient aussi un puissant facteur de l’hégémonie communiste sur Villejuif.

Les responsabilités nationales de Paul Vailant Couturier répondent en partie du caractère exemplaire de la gestion communiste villejuifoise. Une gestion qui ne se veut pas modèle, mais plutôt la « matérialisation de l’utopie ».

Cent quatre-vingt dix lettres de pacifistes (juin 1916-octobre 1916) : étude d’une population et d’un discours pacifiste au travers d’une correspondance adressée au député Brizon

BONZON Thierry, Cent quatre-vingt dix lettres de pacifistes (juin 1916-octobre 1916) : étude d’une population et d’un discours pacifiste au travers d’une correspondance adressée au député Brizon, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985

24 juin 1916 : Après Karl Liebknecht en Allemag­ne, trois députés français votent contre les crédits de guerre. À l’issue de ce vote, l’un d’eux — leur porte-­parole, le socialiste minoritaire Pierre Brizon, député de la deuxième circonscription de Moulins — reçoit près de deux cents lettres d’approbation. Celles-ci constituent le fonds sur lequel nous avons travaillé.

L’étude entreprise prend pour objet tout à la fois une population pacifiste, le discours de ses membres et la façon dont ils se représentent et se situent à l’intérieur de la société en guerre de 1916.

Si le sentiment de former une population importante voire majoritaire au sein de la société est partagé par l’ensemble des correspondants, on peut mesurer les difficultés qui se présentent à la construction d’un mouvement pacifiste. Elles sont réelles et constituent un obstacle à l’émergence d’un « nous » collectif qui ne soit pas qu’une simple gestuelle verbale, mais traduise la conscience qu’ont les correspondants former, plus qu’une simple collectif d’individus, un groupe conscient, voire un véritable mouvement.

À cet égard, le rejet de toute action pacifiste sur la personne de Brizon d’une part et dans l’avant­-guerre d’autre part témoigne d’une sorte d’impossibilité pour les correspondants à concevoir l’émergence d’un mouvement pacifiste agissant et autonome qui puisse dépasser le périmètre étroit d’un cercle militant. Sur le fond, on voit mal comment les pacifistes pourraient surmonter cet interdit tacite — que beaucoup font leur — touchant l’entreprise de défense nationale ainsi que le caractère mêlé de la population pacifiste dont le discours lui-même témoigne.