Les scouts de France de 1929 à 1939. Évolution et histoire interne

EBEL Frédéric, Les scouts de France de 1929 à 1939. Évolution et histoire interne, Maîtrise[Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 149 p.

Ce travail n’a pas pour but de montrer comment le scoutisme s’insère dans le courant général de retour à la nature et de développement de sociétés de gymnastique et autres associations d’éducation physique. Pas plus qu’il ne cherche à le situer parmi la jeunesse catholique des années trente.

Notre démarche est inverse. Elle est de voir dans quelle mesure le scoutisme est un mouvement tout à fait original par ses méthodes et par le mode de vie et de pensée qu’il propose.

D’autre part, nous voulions comprendre le paradoxe qui existe entre le fait que le scoutisme ait été un précurseur dans de nombreux domaines (campisme, pédagogie de l’adolescent, par exemple), et qu’il soit passé à la postérité comme un mouvement socialement conservateur et placé dans les rangs de la droite militariste.

Le choix précis des Scouts de France, outre les motivations personnelles, tient dans le fait qu’il s’agit de la seule association française qui ait eu une large audience.

Il nous a semblé, au cours du travail, qu’il est de fait sans grand intérêt de juger les scouts d’après les réactions sociales admises, qu’elles soient de notre époque ou de l’époque d’étude. En effet, le scoutisme n’ayant pas de visées sociales, toutes ses prises de position dans ce domaine ne sont pas différentes de celles du corps social dont est issue la majorité des membres.

Par contre, il est plus instructif de saisir les spécificités scoutistes, quand elles existent, et de mettre en rapport les positions des scouts avec les valeurs et les thèmes qui sont ceux du scoutisme.