Simone Signoret. 1946/1960 : la construction d’un personnage

SALVI Vincent, Simone Signoret. 1946/1960 : la construction d’un personnage, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 170 p.

On s’est proposé pour cette recherche d’étudier Simone Signoret non sous l’angle de la biographie, mais sous celui du personnage filmique et historique tel qu’il est apparu et tel qu’il fut perçu par ses contemporains au cours d’une période qui s’échelonne de 1946 à 1960, période qui trouve son unité dans l’élaboration progressive d’un mythe qui ne deviendra effectif qu’après 1960, année de remise de l’oscar. L’étude de la filmographie de l’actrice, source brute, et celle de la presse, le tout observé à la lumière d’une analyse critique de son autobiographie, ont donc naturellement constitué les deux axes majeurs d’une recherche dont l’objectif était avant tout de travailler sur la représentation à l’époque du personnage Signoret. Sous l’apparente hétérogénéité de la période, on a pu faire apparaître, dans un contexte de transition cinématographique et historique, l’évolution contrastée d’une actrice à la recherche d’une identité propre qui ne soit pas réductible à la simple somme de ses films.

Sa rencontre avec un mythe déjà constitué, Yves Montand, devait tenir dans notre exposé une place prépondérante en raison des modifications structurelles qu’elle induit sur I’image du personnage étudié. Après une première phase d’accession à la célébrité sous les traits de la prostituée au grand cœur, Simone Signoret quitte en effet son mentor Yves Allégret pour devenir Madame Montand. Elle gagne encore en respectabilité en devenant pour un temps l’égérie du cinéma de qualité. Le troisième temps de notre exposé est alors consacré à la mutation douloureuse d’une actrice qui parvient tant bien que mal à imposer une nouvelle figure d’actrice engagée, prenant le risque d’amener son personnage sur la voie de l’authenticité.