La commune de l’Hay-les-Roses et les lotissements pendant l’entre-deux-guerres

SAINT-GAUDENS Jean-François, La commune de l’Hay-les-Roses et les lotissements pendant l’entre-deux-guerres, Maîtrise [Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 153 p.+ annexes

Pendant l’entre-deux-guerres, la banlieue parisienne connaît une expansion urbaine sans précédent : son accroissement annuel passe de 36 000 habitants en 1911-1921 à 94 000 habitants en 1921-1931. D’habiles spéculateurs vont profiter de cette poussée démographique et de la crise du logement parisien pour les couches populaires ; ils vont découper d’anciens terrains agricoles en parcelles, pour revendre des lots bon marché aux personnes désireuses d’améliorer leur condition de logement. Ces lotissements qui s’établissent sans aucun équipement représentent une forme urbaine nouvelle, caractéristique, par son ampleur, de la banlieue de cette époque. L’état défectueux de ces quartiers qui ne comportent ni eau, ni gaz, ni électricité, pas même une voirie convenable, provoque la colère de ce que l’on appelle alors les mal-lotis. L’intervention législative en matière d’urbanisme des pouvoirs publics commence timidement par le vote des lois de 1919 et de 1924. Il faut attendre le 15 mars 1928 pour qu’une loi efficace soit votée et mette un terme au sous-équipement de ces quartiers. La commune de l’Hay-les-Roses, qui fait alors partie du département de la Seine, est l’un des territoires de la banlieue parisienne touchés par l’implantation des lotissements. Entre 1900 et 1936, la population de la commune passe de 816 à 7707 habitants.

L’objectif du mémoire est de cerner l’impact de ces nouveaux venus qui s’installent dans des espaces résidentiels nouveaux aux marges les plus reculées du territoire communal. Cette implantation anarchique et massive des lotissements change radicalement le paysage de la commune ainsi que sa composition socio-démographique. Pour bien comprendre la rapidité et l’ampleur des changements qui affectent la commune, ainsi que la richesse épistémologique de questions liées aux lotissements, nous avons fait intervenir des sources très diversifiées. L’étude des lotissements ne se limite pas uniquement à l’aspect urbain du phénomène, mais essaie d’envisager, de façon la plus large possible, les interactions qui se tissent entre le territoire communal et ces nouveaux espaces de l’habitation. Interactions qui aboutissent, à la fin de la période, à la constitution d’une commune aux fonctions nouvelles, aux paysages urbain et politique nouveaux, peuplée en grande partie d’habitants venus s’installer entre 1919 et 1939.