BRUN Amélie, Ruptures et reconversions des dirigeants de la fédération de Paris du PCF des années 70-80, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Claude Pennetier], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 234 p + annexes
Soucieuse de suivre l’évolution de la capitale dont le niveau socioculturel est de plus en plus élevé et encouragé par le climat d’ouverture qui règne dans Paris, la fédération communiste de Paris multiplie les contacts avec la population parisienne depuis le début des années 70 et bénéficie d’une influence importante. La rupture du Programme commun en 1977 et la défaite de la gauche aux élections législatives de 1978 mettent fin à cette ascension. En effet, après ces échecs successifs, le parti décide de revenir à des positions plus « orthodoxes ». Le 11 janvier 1979, le Bureau politique du PCF condamne fermement la politique menée dans la capitale par les dirigeants fédéraux qu’il juge opportunistes. Persuadés que leur orientation est nécessaire pour renforcer l’influence du parti, les membres du Secrétariat fédéral s’unissent et refusent l’autorité nationale. Ils démissionnent successivement de leurs hautes fonctions entraînant derrière eux des membres du Comité fédéral. Tous sont exclus du PCF au début des années 80.
Onze anciens dirigeants nous livrent leurs témoignages sur leurs reconversions politiques et professionnelles. Âgés de 30 à 50 ans, ils doivent faire face à de profonds bouleversements, malgré la rupture, ils restent fortement marqués par leur passé de militant communiste et continuent à s’investir dans la société, en luttant dans un mouvement critique, en adhérant à un autre parti politique, en participant à des associations, des clubs de discussions, des revues… Les anciens permanents se lancent à la recherche d’un nouvel emploi, une épreuve difficile où l’expérience acquise dans les rangs du parti se révèle très utile. Le cheminement de ces anciens cadres parisiens leur permet de se reconstruire progressivement une identité.