L’inventaire général des Monuments historiques et des Richesses artistiques de la France à travers trois exemples régionaux : la Bretagne, l’Île-de-France et le Poitou-Charentes, 1964-1997

CANNET Juliette, L’inventaire général des Monuments historiques et des Richesses artistiques de la France à travers trois exemples régionaux : la Bretagne, l’Île-de-France et le Poitou-Charentes, 1964-1997, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 213 p.

La création de l’Inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de la France en 1964 (par la loi n° 62 900 du 4 août.1964) s’est faite dans un contexte particulier : un ministère des Affaires culturelles récent avec André Malraux à sa tête et l’élaboration du IVe plan de développement économique et social.

Sa vocation était d’« étudier, recenser et faire connaître » les différents éléments du patrimoine français. Dès l’origine de l’inventaire général, les créateurs de cette entreprise (André Chastel et différents membres du cabinet d’André Malraux) furent d’accord pour donner à l’inventaire une dimension régionale. Il eut donc deux niveaux d’exécution, l’un national représenté par la Commission nationale et l’autre par des Commissions régionales.

L’inventaire général se présentait comme une entreprise scientifique et homogène qui devait donner une image du patrimoine local. Les Commissions régionales ne furent pas créées toutes en même temps. Le ser­vice régional de l’Inventaire en Bretagne fut créé dès 1964, celui du Poitou-Charentes en 1968 et enfin celui de l’Île-de-France fut un des der­niers, avec sa création en 1980.

À l’époque de sa création, l’inventaire général se présentait comme un outil de connaissance du patrimoine et contribuait ainsi à faire découvrir et préserver une identité culturelle régionale. Aujourd’hui, il est devenu un outil d’intervention dans les politiques locales d’aménagement du territoi­re. Il est inséré dans un cadre institutionnel (les Directions régionales des Affaires culturelles). Et chaque région utilise l’Inventaire général suivant ses moyens et ses besoins.

La mise en place d’outils méthodologiques de plus en plus performants (l’utilisation de dossiers électroniques, la mise en place de serveurs sur Internet, la création de CD-ROM) pour le travail d’inventorisation permet aux services régionaux de suivre l’ambition de l’inventaire général, celle de faire connaître le patrimoine et de donner aux collectivités territoriales des données précises sur les richesses du patrimoine de proximité.

On constate en effet que les collectivités territoriales travaillent sur les politiques de développement culturel et que l’Inventaire peut devenir pour elles, un outil d’intervention sur le plan culturel, mais aussi urbanistique et touristique. Ainsi, chaque service régional réagit différemment devant les demandes des collectivités.