JADÉ Mariannick, Regards communistes sur les arts plastiques de 1953 à 1956 à travers L’Humanité et Les Lettres françaises, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2000.
Cette recherche a pour objet l’étude des regards communistes portés sur les arcs plastiques (architecture, sculpture et peinture) après le « réalisme socialiste », à travers la presse communiste, L’Humanité et Les Lettres françaises.
L’historiographie de la politique culturelle du Parti communiste français ne connaît guère que le phénomène du « réalisme socialiste » qui évolua de 1947 à 1953. Le mouvement artistique fut la preuve la plus flagrante d’un embrigadement des arts plastiques au service d’une propagande politique. Le présent mémoire se propose de démontrer qu’après 1953 et jusqu’en 1956 — l’année de toutes les ruptures — les communistes eurent sur les arts plastiques des regards nettement différents.
Dès 1953, le libéralisme s’installe au sein du PCF, favorisé par l’assouplissement momentané de la guerre froide. La politique culturelle s’assouplit également, marquée par Maurice Thorez, et par la personnalité énigmatique d’Aragon (directeur des Lettres françaises). Aragon établit les nouveaux fondements d’un « art de parti ». En 1956, malgré la crise du Parti, le XIIIe congrès dresse un bilan favorable de cette politique culturelle. Ces années définissent un nouveau « classicisme socialiste », d’une composition pour le moins hétéroclite et paradoxale, tant par la forme que par le contenu, où cohabitent des œuvres d’artistes communistes avec des œuvres d’artistes non-communistes.
La politique culturelle du Parti communiste français ne s’achève pas avec le « réalisme socialiste ». Après sa disgrâce, le Parti s’est attaché à construire une identité culturelle plus libérale et pérenne.