Regards communistes sur les arts plastiques de 1953 à 1956 : à travers l’Humanité et Les Lettres françaises

JADE Mariannick, Regards communistes sur les arts plastiques de 1953 à 1956 : à travers l’Humanité et Les Lettres françaises, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2002, 192 p.

L’étude analyse les regards communistes portés sur les arts plastiques (architecture, sculpture et peinture) après le « réalisme socialiste », à travers la presse communiste, l’Humanité et Les Lettres françaises. L’historiographie de la politique culturelle du Parti communiste français ne reconnaît presque qu’exclusivement que le phénomène du « réalisme socialiste » qui évolua de 1947 à 1953. Le mouvement artistique fut la preuve la plus flagrante d’un embrigadement des arts plastiques au service d’une propagande de politique. Le présent mémoire se propose de démontrer qu’après 1953, et jusqu’en 1956, l’année de toutes les ruptures, les communistes eurent sur les arts plastiques des regards nettement différents.

Dès 1953, le libéralisme artistique s’installe au sein du PCF, favorisé par l’assouplissement momentané de la guerre froide. La politique culturelle s’assouplit également, marquée par Maurice Thorez, et par la personnalité énigmatique d’Aragon (directeur des Lettres françaises). Aragon établit les nouveaux fondements d’un « art de parti ». En 1956, malgré la crise du parti, le XIIIe congrès dresse un bilan favorable de cetre politique culturelle.

Ces années définissent un nouveau « classicisme socialiste », d’une composition pour le moins hétéroclite et paradoxale, tant par la forme que par le contenu, où cohabitent des œuvres d’artistes communistes avec des œuvres d’artistes non-communistes.

La politique culturelle du Parti communiste français ne s’achève pas avec le « réalisme socialiste ». Après sa disgrâce, le Parti s’est attaché à construire une identité culturelle plus libérale et pérenne.