JAUMET Loïc, L’évolution syndicale dans le métro parisien de 1944 à 1953, [Michel Pigenet], Univ. Paris 1 CHS, 2002, 207 p.
Après la Libération, la puissante CGT voisine avec le Syndicat chrétien. Les communistes dominent au sein de la direction du Syndicat Général (CGT). Se sentant étouffée, la minorité socialiste part en janvier 1947 pour fonder le Syndicat général autonome (futur F0). Au même moment, pour des raisons politiques et parce qu’ils ressentent que la CGT ne prenait pas en compte leurs revendications catégorielles, une partie des conducteurs quitte le Syndicat Général pour créer le Syndicat autonome traction. Cette organisation prélude à l’arrivée d’un fort courant autonome (cinq synclicats). En accordant des avantages aux agents du Service Traction, la Direction de la RATP, va exacerber les rivalités entre catégories. En fait, la direction de la Régie perpétue la « politique de division » des directions précédentes (CNIP).
Dans le contexte de la « gnerre froide » où l’influence de la CGT doit être diminuée, les pouvoirs publics et la direction de la Régie facilitent l’accession au statut d’organisation représentative à d’autres synclicats. Par ailleurs, la clirection de la Régie amplifie sa « politique de clivision » en s’engageant vers plus de cloisonnement entre les métiers et les secteurs de l’entreprise. La CGT et la CGT-F0 vont d’ailleurs s’adapter à la structure de l’entreprise en établissant un syndicat dans chaque corps de métier (ferré, routier, maintenance, administratif).
En définitive, la RATP se retrouve avec 17 syndicats en 1953 et cette situation syndicale est peu commune pour une grande entreprise.