Recherche sur la vie associative et les organisations corporatistes des instituteurs de la Haute-Loire, des origines à la naissance du Syndicat national (1898-1920)

REVOL Claude, Recherche sur la vie associative et les organisations corporatistes des instituteurs de la Haute-Loire, des origines à la naissance du Syndicat national (1898-1920), Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1981, 171 p. + 82 p. annexes

Fondé sur une étude attentive de la collection — complète — des bulletins de l’Amicale, ce travail met à jour la lente affirmation d’une volonté corporative des maîtres du département, substituant une vie associative d’abord centrée sur la corporation à celle qui privilégie l’environnement immédiat de l’école.

Les instituteurs de la Haute-Loire font avec l’Amicale l’apprentissage de la vie associative, ce qui permet de suivre pas à pas l’élaboration des groupements solidaristes puis de défense corporative qui annonce le puissant Syndicat national. Cette évolution semble se faire harmonieusement, mais l’étude d’archives privées, de la presse et une rupture durable au sein du personnel à l’occasion de la guerre, conduisent à une seconde lecture faisant la part d’un souci extrême d’éviter l’abord des questions susceptibles de nuire à la cohésion du bloc primaire.

La question laïque semble alors faire la spécificité du cas de la Haute-Loire. Elle n’est pas le catalyseur des efforts aboutissant à l’Amicale, les « ingérences politiques » apparaissent beaucoup plus nettement. Mais l’hostilité des cléricaux et la surveillance soupçonneuse des « républicains » provoquent un environnement extrêmement contraignant qui amène des maîtres de sensibilités différentes à cohabiter au sein d’une même association en s’efforçant de donner l’impression d’une corporation unie. Un modus vivendi est — difficilement — trouvé par le contraste entre la fermeté des positions corporatives et la prudence la plus extrême en matière de questions sociales. Les « affaires » de 1917 et la transformation en syndicat repoussent, en 1920, les maîtres modérés vers les associations solidaristes.