L’Université libre. Journal clandestin. Novembre 1940-août 1944

TOVAR ESTRADA Fanny, L’Université libre. Journal clandestin. Novembre 1940-août 1944, Maîtrise [Danièle Tartakowsky], Paris I, 1995, 194 p.

L’étude de la Résistance entre 1940 et 1944 a donné lieu — à travers de multiples ouvrages — à des débats historiographiques qui se poursuivent encore actuellement. Dans le mémoire que nous présentons, nous nous intéressons plus particulièrement à la Résistance universitaire, en prenant comme objet L’Université Libre, un journal clandestin réalisé et diffusé par des universitaires, proches ou membres du Parti communiste, pendant les quatre années de l’occupation. Parmi eux, Georges Politzer, Jacques Solomon et Jacques Decour en sont les plus illustres représentants. Sur l’ensemble de la période étudiée (novembre 1940-août 1944), 105 numéros sont analysés, ainsi que quelques documents annexes. Journal d’information et de mobilisation, L’Université Libre met en avant les problèmes politiques, syndicaux, mais aussi pédagogiques, propres aux universitaires. Le but de cette recherche est de réaliser une synthèse descriptive et analytique de l’ensemble de la publication, une étude monographique.

Plusieurs questions définissent l’intérêt de ce travail : – comprendre de quelle façon a pu fonctionner l’appareil technique du journal dans les conditions de la lutte clandestine et montrer le lien entre cette publication et le Front national (et particulièrement son comité universitaire), mouvement de Résistance lancé par le PCF ; – déterminer le lien entre le Parti communiste clandestin de l’époque et ce journal qui, bien que créé par des communistes, s’ouvre progressivement à tous les universitaires, communistes ou non ; – dégager les vecteurs d’une littérature de combat : quels sont les thèmes sur lesquels le journal mobilise, à quelle période et pourquoi ? – définir le rôle joué par le journal dans le milieu universitaire et en saisir l’impact, sachant que le nombre d’exemplaires est passé de 500 en novembre 1940 à 10 000 en août 1944 ; – enfin, comprendre pourquoi L’Université Libre est aujourd’hui citée au titre de la Résistance universitaire, éclipsant ainsi, dans les ouvrages plus généraux, les nombreuses autres publications de la Résistance intellectuelle.