La ligue des droits de l’homme face aux dictatures européennes et au problème des réfugiés politiques 1931-1937

CHABERT Aurélien, La ligue des droits de l’homme face aux dictatures européennes et au problème des réfugiés politiques 1931-1937, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Gilles Morin], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 140 p.

La Ligue des droits de l’homme, association de défense des droits des citoyens, s’engage logiquement dans le combat contre les dictatures européennes et en faveur des réfugiés politiques au cours des années trente.

Rassemblement d’intellectuels de gauche, la Ligue réfléchit aux moyens à mettre en œuvre pour contrecarrer l’expansion du fascisme et à l’attitude à adopter face à elle au fur et à mesure des événements internationaux. Les exactions en Italie, la montée puis l’avènement du nazisme en Allemagne, l’émeute du février 1934 en France, le réarmement allemand, l’agression italienne en Éthiopie et la remilitarisation de la Rhénanie en 1935, et enfin la guerre d’Espagne en 1936 sont autant d’événements qui mobilisent les ligueurs et font évoluer leur position.

Le combat antifasciste se conjugue à la volonté de préserver la paix en Europe. Cependant, à l’image de la gauche française, la Ligue se heurte à la contradiction opposant d’une part le combat antifasciste et d’autre part la défense de la paix. De 1931 à 1937, la division entre une majorité pacifiste, mais partisane de la sécurité collective puis, en 1937, d’une politique de fermeté a l’égard des dictatures à la suite de l’échec de la non-intervention en Espagne, et, une minorité ultra-pacifiste prête à tout sacrifier pour la paix, se creuse et aboutit à une scission au sein de l’association au cours de l’été 1937.

Parallèlement à ce débat, la Ligue, force de pression morale et politique, met en œuvre un certain nombre d’actions dans le droit fil de la lutte contre le fascisme : les exactions contre les opposants aux régimes dictatoriaux sont vigoureusement dénoncées, et surtout l’association agit largement en faveur des réfugiés politiques en mettant en place des structures d’accueil et d’aide juridique tout en faisant pression sur les pouvoirs publics français dans le but d’obtenir des garanties pour la préservation du droit d’asile.