L’image de la famille juive d’après 1945, dans le cinéma français de 1967 à nos jours

WERBA Séverine, L’image de la famille juive d’après 1945, dans le cinéma français de 1967 à nos jours, Maîtrise [Claire Andrieu, Danièle Tartakowsky, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 235 p.

1967 est l’année de la guerre des Six Jours en Israël, elle est aussi celle du réveil identitaire des Juifs en diaspora. Après une longue absence des écrans de cinéma, les Juifs sont à nouveau représentés. Mais leur image est totalement nouvelle, elle n’a rien de commun avec celle des années trente dont les stéréotypes étaient réducteurs au plus haut point et souvent antisémites.

Comment est aujourd’hui cette image qui demeure encore taboue pour des raisons historiques évidentes, et qui ne fut pendant des siècles que négative ?

En choisissant dix fictions contemporaines suffisamment différentes, il est intéressant d’observer des représentations redondantes qui ne sont ni plus ni moins que des stéréotypes. Le but de cette étude est de les révéler en mettant en exergue leurs racines parfois anciennes.

De nombreux clichés (d’ordre social, culturel et professionnel), concernant les juifs, continuent à être véhiculés même s’il ne s’agit plus toujours de clichés négatifs. De nouveaux stéréotypes sont créés, fruits de nouveaux repères identitaires, citons, par exemple, la différenciation entre les séfarades et les ashkénazes. En effet, les familles juives représentées dans le cinéma de notre période ne sont pas issues des générations d’israélites assimilés.

La notion d’étranger, ou d’errance est donc très forte. La famille est le dernier « cordon judaïcal » dans un pays où la culture juive est minoritaire. Comment s’établissent les liens avec l’extérieur ? Quels sont les regards portés ? Enfin quels sont les codes internes et la place des membres de la famille ?

En observant qu’il est encore bien difficile de représenter les juifs, que les images, après avoir été négatives, deviennent inévitablement positives, on doit se demander si le dernier folklore du cinéma français est intégré à la culture française.