L’image de la banlieue dans le roman noir français des années 1981 à 1995

HERRMANN Alec, L’image de la banlieue dans le roman noir français des années 1981 à 1995, Maîtrise [Annie Fourcaut, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 144 p.

Ce mémoire présente la rencontre d’une réalité urbaine, la banlieue et d’un genre littéraire bien particulier, le roman noir. C’est donc une histoire des représentations à partir de l’image de la banlieue dans le roman noir français des années 1981 à 1995 ; période particulièrement significative d’un changement dans l’histoire de la banlieue française et dans ses modes de représentations depuis une trentaine d’années.

On s’est demandé si, à une banlieue sujet, simple cadre et réalité géographiques dans les romans noirs des années 1980, on pouvait opposer dans les années 1990 une banlieue actrice affranchie d’un cadre urbain défini et autonome par rapport à une ville-centre avec laquelle la banlieue entretient des rapports de nécessaire subordination.

La recherche porte aussi bien sur les paysages de banlieue (localisations, infrastructures, habitations collectives et individuelles…) que sur les populations, les activités ou les problèmes de société que l’on rencontre dans les romans noirs dont l’action se situe en banlieue (dix-huit ont été soutenus).

S’il n’existe pas de véritable disparition du cadre urbain et si la banlieue apparaît encore et toujours subordonnée à la ville-centre, les romans noirs des années 1990 insistent plus sur la mise en place d’une société urbaine particulière où la drogue, la prostitution et la violence semblent transcender le simple cadre urbain que constitue la banlieue dans les années 1980.

La banlieue est le cadre idéal de déploiement du roman noir : triste, désolée, déstructurée, hier lieu de travail, aujourd’hui îlot de pauvreté, effrayant « no man’s land » sans lois où règnent l’indigence, la violence, le racisme, la drogue et où la sociabilité, la vie politique et associative ont pratiquement disparu.

Le roman noir est une source historique bien particulière, ardue parce que très dépendante du style même et des centres d’intérêt de ses différents auteurs existe beaucoup de différences entre des auteurs tels qu’Alain Demouzon ou Hervé Prudon par exemple et Didier Daeninckx qui ont été interviewés.