L’image de la banlieue dans le quotidien Libération de 1981 à 1991

ROLAND Patrick, L’image de la banlieue dans le quotidien Libération de 1981 à 1991, Maîtrise [Antoine Prost, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 240 p.

Les « événements » qui ont lieu dans certains quartiers durant les années quatre-vingt ont fait de la banlieue un véritable thème de société. Les fameux « rodéos » de l’été 1981 dans la banlieue lyonnaise, qui dégénèrent en affrontements avec la police, sont largement répercutés par les médias et le thème de la banlieue devient un objet public de discussions et de préoccupations politiques. C’est cette année-là que le « problème » des banlieues a fait irruption sur la scène médiatique. L’année 1991, quant à elle, marque un tournant décisif dans l’histoire de la banlieue avec notamment la mise en place du premier ministère de la Ville et une relance significative de la politique urbaine qui fait suite aux événements de Vaulx-en-Velin en octobre 1990. Comme l’ensemble des médias entre 1981 et 1991, le quotidien Libération a abondamment commenté ce que beaucoup ont appelé « le malaise des banlieues ».

Pour définir l’image de la banlieue donnée par Libération, l’ensemble des numéros du Journal a été dépouillé soit, 3 344 exemplaires de 1981 à 1991, pour retenir la totalité des articles évoquant la banlieue.

Dans un premier temps, l’étude a consisté en une analyse quantitative du contenu, et ce, à quatre niveaux : la fréquence et le type d’articles sur la banlieue, la représentation spatiale de la banlieue selon le journal, une analyse lexicologique et enfin une analyse du corpus photographique.

Révélatrice du traitement qui a été fait du thème de la banlieue dans Libération, l’analyse quantitative a permis, articuler la suite de l’étude en dégageant les grandes thématiques développées par le journal. La délinquance et la violence constituent les thématiques principales du journal lorsque celui-ci évoque la banlieue. D’autres grands thèmes sont également récurrents : l’immigration et plus précisément le racisme ambiant et les difficultés d’intégration, la banlieue « ghetto », et enfin la politique en banlieue avec la multitude des dispositifs mis en place entre 1981 et 1991.