Les zones d’éducation prioritaires (origines, projets, mise en place) : 1966-1985

COGEZ Bruno, Les zones d’éducation prioritaires (origines, projets, mise en place) : 1966-1985, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 168 p. + 58p d’annexes

Les Zone d’Éducation Prioritaires ont été proposées par Alain Savary dès le 1er juillet 1981 afin de démocratiser l’enseignement en France. L’étude porte sur la genèse de cette politique, de ses origines jusqu’à sa mise en place (ce travail est l’étude de la genèse d’une politique qui a depuis été grandement modifiée).

L’idée appartient au SGEN-CFDT au début des années soixante-dix. Elle avait été développée par un instituteur, Alain Bourgarel (responsable syndical de 1971 à 1975), qui s’était inspiré des « Educational Priority Areas » britannique (1967-1970) pour compléter la huitième catégorie de l’enfance inadaptée des « handicapés sociaux ».

Le Parti socialiste propose dès 1974-1978, une « école inégalitaire », notion proche des Z.E.P., grâce à Jean-Louis Piednoir (associé a la rédaction du Plan socialiste pour l’Éducation et ancien responsable syndical du SGEN). Mais ce projet ne fut mis en place qu’en juillet 1981 sous le nom de « zones prioritaires ». La transition entre le P.S. et Alain Savary fut l’œuvre de Christian Join-Lambert, chargé de mission en 1981 auprès du ministre. Mais cette politique de « discrimination positive » fit craindre à certains la fin de l’école de Jules Ferry et sa mise en place fut repoussée à 1982.

Les Z.E.P. étaient gérées par le groupe de pilotage ministériel de la politique des zones prioritaires, constitué dès 1982 sous la responsabilité de Pierre-Yves Duwoye (un groupe travaillant à l’évaluation régulatrice fut créé en 1984). Des liens furent établis avec la commission interministérielle « Dubedout » de développement social des quartiers. La mise en place de cette politique sur le terrain est étudiée à travers ses principales caractéristiques (carte des Z.E.P., évolution de sa population, moyens supplémentaires distribués, etc.).

Alain Savary avait proposé cette politique pour lutter contre inégalités sociales et plus particulièrement contre l’échec scolaire. Pour lui, cette politique reposait sur l’ouverture du système éducatif sur l’extérieur, sur la décentralisation et l’autonomie et enfin sur la cohérence avec l’ensemble de la rénovation du système.