Les publications de Pomme d’Api de 1966 à 1980

SILEM Samira, Les publications de Pomme d’Api de 1966 à 1980, Maîtrise [Antoine Prost, Noëlle Gérôme, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1997

Le mensuel Pomme d’Api créé en 1966 pour la catéchèse des tout-petits, s’adresse d’abord à un public de 4 à 6 ans, avant de s’élargir aux 3-7 ans dans les années 70. Il répond à une plus grande préoccupation des parents pour l’éducation enfantine. La revue propose aux enfants une conception d’éducation par le jeu et l’amusement (les histoires et les activités manuelles). La revue se veut gaie et vivante, elle entend instruire tout en divertissant et être le complément de la famille en apportant un appui pédagogique aux parents. Pomme d’Api souhaite intégrer l’image dans l’écriture du journal, pour des enfants qui vont se trouver plongés dans un monde où la communication visuelle est dominante. La relation entre parents et enfants repose moins sur l’autorité que par le passé, l’éducation tendant à devenir un apprentissage de la liberté.

De 1966 à 1980, il est intéressant de voir comment une telle revue s’adapte aux mutations économiques, sociales et culturelles, la fin de la prospérité et début de la crise, libéralisation des mœurs et recul des cadres idéologiques. La première partie du mémoire traite de la présentation, de la conception et de la diffusion de Pomme d’Api, avec un intérêt particulier pour les techniques, les hommes et les stratégies commerciales. La deuxième partie étudie l’objectif de Pomme d’Api, soit la socialisation des enfants dès leur plus jeune âge par une initiation chrétienne où on apprend en jouant, mais aussi une information pédagogique pour les parents.

Pomme d’Api a évolué. L’image de Bayard Presse (une maison d’édition de droite, catholique et conservatrice) et son message se sont adaptés à un public qui a évolué alors que la diffusion s’élargissait et que les mentalités se penchaient davantage sur l’enfant. La place de l’enfant dans la société se transforme avec le contenu du journal (les dessins, les textes, l’extension de la pagination avec la création d’un cahier pour les parents, etc.).

La revue a plus d’unité graphique à partir de 1973, depuis la venue d’un maquettiste dans l’équipe. La rubrique « éveil religieux » se transforme en fonction des nouvelles méthodes catéchistiques et du nouveau public beaucoup moins croyant et pratiquant que dans les années 60. Le journal se concentre sur les plus petits à la fin des années 70, en publiant par exemple Petit Ours Brun.