La FNDIRP et la réintégration des déportés 1944-1960

VERNANT Judith, La FNDIRP et la réintégration des déportés 1944-1960, Maîtrise [Antoine Prost, Franck Georgi], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1997

Ce mémoire étudie les réalisations de la Fédération nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes en faveur de la réintégration des déportés dans l’immédiat après-guerre. La Fédération a ce projet dès sa création, comme en témoignent ses premières actions : l’aide au rapatriement et à l’accueil des déportés en France.

Le plan du mémoire essaie de restituer la logique de ce processus lent et complexe en le divisant en trois parties dont les thèmes se suivent et se confondent parfois. La première partie, Rapatrier et définir le rôle d’une fédération de déportés, est consacrée aux débuts de la Fédération ; elle reprend donc les premières étapes de sa fondation et présente ses premiers pas ; elle traite des conditions nécessaires à la réintégration des déportés, c’est-à-dire du rapatriement et de l’accueil, et de ce qu’implique sa nature de groupement de personnes ayant connu les mêmes souffrances. La deuxième partie, Soigner les malades, traite de la mise en place des outils indispensables au soin et d’abord du service médico-social de la FNDIRP, qui permet aux autres services de fonctionner. Les dirigeants et fondateurs du service social créent le dispensaire de la Fédération et participent activement aux études sur la « pathologie concentrationnaire » dont ils contribuent à faire une nouvelle discipline médicale. La Fédération ne peut prendre seule en charge la totalité des soins dont ont besoin les victimes de guerre, son service social joue donc aussi le rôle d’intermédiaire entre les malades et les responsables des établissements hospitaliers, et en particulier des sanatoriums. Mais le soin n’est pas le terme du processus. Les déportés doivent ensuite réintégrer la société et la Fédération se propose de les y aider. La troisième partie, Réintégrer la communauté humaine, étudie les actions de la FNDIRP dans cette direction, en mettant l’accent sur deux d’entre elles : la réadaptation professionnelle et l’aide à l’enfance. La première est matérialisée par la création du Centre « Jean-Moulin » à Fleury-Mérogis qui concilie l’apprentissage d’un métier et le suivi des convalescents. La seconde consiste surtout à envoyer des enfants en colonie de vacances ce qui fait écho encore une fois à l’idée de solidarité entre les membres de la Fédération.