Les lotissements de l’entre-deux-guerres à Gif-sur-Yvette

LEVY Céline, Les lotissements de l’entre-deux-guerres à Gif-sur-Yvette, Maîtrise [Antoine Prost, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 166 p.+ 38 p. d’annexes

L’essor de la banlieue parisienne fut particulièrement important, pendant l’entre-deux-guerres, essentiellement sous la forme des lotissements. Jean Bastié estime qu’en 1939, on pouvait compter 250 000 lots, concernant environ 700 000 personnes. L’augmentation de la population en région parisienne et le développement du chemin de fer sont les principaux facteurs ayant favorisé l’éloignement des classes moyennes de la capitale.

Les archives communales et départementales, conjuguées a des interviews d’anciens lotis, ont été la base d’une étude des lotissements à Gif-sur-Yvette. Commune de la vallée de Chevreuse, reliée à Paris par la ligne de Sceaux à partir de 1867, Gif-sur-Yvette est un bourg rural, où l’industrie est quasi inexistante. C’est le cadre d’une vallée verdoyante qui a su attirer une nouvelle population. Les archives administratives et l’enquête orale permettent de reconstituer comment les lotis ont aménagé leur quartier, leurs difficultés et leurs éventuelles réussites.

En effet, malgré le faible nombre de lotissements, les lotis et la mairie rencontrèrent de nombreuses difficultés. La vente de lots nus sans commodités (ni eau, ni viabilité, ni égouts, ni électricité ni gaz, n’étaient prévus) offrait la possibilité d’être facilement propriétaire. Ces modalités de vente ont d’ailleurs permis aux lotisseurs de réaliser d’avantageux bénéfices. Mais cette spéculation s’est faite au détriment des acheteurs et a conduit ces derniers à s’organiser en association. Parallèlement une sociabilité s’est naturellement développée, permettant une intégration progressive des lotis au sein du lotissement puis dans la commune. Le croisement des sources écrites et orales a permis de reconstituer l’aménagement de deux lotissements, et de saisir les liens et les activités que les lotis ont créés au quotidien.