BISCARRAT Patricia, Les lotissements de l’entre-deux-guerres à Brétigny-sur-Orge, Maîtrise [Antoine Prost, Annie Fourcaut], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1998
Le dynamisme de l’urbanisation de la région parisienne pendant l’entre-deux-guerres est un vaste sujet dont les causes et les effets ont souvent été traités. La pénurie des logements à Paris, une législation peu contraignante et l’amélioration des transports ferroviaires sont des causes du développement des lotissements en banlieue. Ce mémoire présente le cas particulier de la commune de Brétigny-sur-Orge, située à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale, qui est moins lotie que d’autres localités de la Seine-et-Oise.
La consultation des archives communales et départementales, ainsi que les témoignages d’anciens lotis, permettent de constater de quel type d’urbanisation il est question pour la commune de Brétigny-sur-Orge. L’habitat s’y est développé grâce aux lotissements dispersés suivant un axe nord-sud, de part et d’autre de la ligne de chemin de fer du Paris-Orléans. L’implantation de la gare a été déterminante pour la localité où de nouveaux habitants se sont installés. Le peuplement des lotissements est dû à un afflux massif de provinciaux vers la banlieue ainsi qu’à un nombre non négligeable de personnes venant de la Seine et de la Seine-et-Oise. Brétigny-sur-Orge voit sa population se détourner peu à peu du travail de la terre, sans qu’il ne disparaisse complètement. Les lotis sont principalement des employés et des ouvriers travaillant aux Établissements Clause et au chemin de fer. Les sources écrites et orales montrent d’une part, la participation des lotis à l’aménagement de leur terrain, de leur pavillon et de leur quartier, et la vie dans un lotissement ; d’autre part, les réactions face aux difficultés rencontrées. L’assimilation des habitants s’effectue à travers les relations de voisinage et de quartiers. La sociabilité entre les lotis se constate dans les loisirs qu’ils pratiquent ensemble. Ainsi, l’accession à la propriété est rendue possible à une classe modeste qui, en partie grâce au chemin de fer, a pu profiter de l’espace et de la nature, tout en restant proche de la capitale.