Les Jeunesses socialistes en France de 1948 à 1958

BISSON Mathieu, Les Jeunesses socialistes en France de 1948 à 1958, Maîtrise [Antoine Prost, Bruno Groppo], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1993, 190 p.

La période de 1948 à 1958 prend place de manière originale dans l’histoire des JS alors que les adultes du Parti accroissent leur contrôle et leur méfiance à l’égard des jeunes du Parti, pour la première fois de leur histoire, les JS acceptent, dans ses grands principes, la ligne de conduite imposée par la SFIO. Elles acceptent de ne plus jouer un rôle de force de proposition, voire de contestation, mais développent au contraire, en conformité avec les désirs du Parti, leur seule fonction propédeutique. L’activité des JS se redéploie vers les loisirs et l’éducation où elles peuvent affirmer leur originalité avec la création de la Fédération des Foyers Léo Lagrange, clubs de loisirs affiliés aux JS Cette orientation nouvelle est liée à la personnalité du secrétaire national de 1950 à 1958, Pierre Mauroy qui, fidèle à Guy Mollet est attaché à respecter la ligne du Parti. Cependant, cela ne suffit pas à redonner au mouvement, qui ne dépasse pas les 5 000 adhérents (contre 30/40 000 après 1945), une influence notable dans la jeunesse.

Les problèmes coloniaux, principalement la guerre d’Algérie en 1954, déstabilisent quelque peu la paix qui régnait entre le Parti et ses jeunesses. Les JS prennent alors des positions assez radicales, en mesure de gêner les adultes du Parti. Tout rentre cependant dans l’ordre, à partir de 1956, lorsque Guy Mollet arrive au pouvoir. Seules les JS de la Seine, dissoutes en février 1958, se révèlent en profond désaccord avec le Parti. Cependant à partir de 1958, les JS vont souffrir du discrédit qui touche le Parti en raison de son attitude face à la guerre et de la scission de septembre 1958. Leur nombre d’adhérents baisse et elles cessent d’être un pôle d’attraction pour la jeunesse des années 60.