Les instituteurs du Loiret et le syndicalisme, 1905-1925

VASSAL Marc, Les instituteurs du Loiret et le syndicalisme, 1905-1925, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1987, 140 p.

Ce mémoire a pour objet l’étude sociologique de la population des instituteurs du Loiret entre 1905 et 1925 ainsi que celle de son éveil au syndicalisme.

Une enquête statistique effectuée à partir des dossiers administratifs d’instituteurs et d’institutrices publics titulaires ayant exercé dans le département au cours de la période étudiée a permis de tracer un portrait de l’instituteur du Loiret au début du siècle. Celui-ci était plutôt de sexe féminin, originaire du département, né dans une famille d’ouvriers-employés ou d’artisans-commerçants, titulaire du B.S. et du CAP après être passé par l’École Normale et marié avec un ou deux enfants. Il se trouvait enfin dans une situation morale et matérielle souvent difficile.

Déjà cependant, commençait à se craqueler l’image populaire du hussard noir de la République, une évolution que n’allait faire qu’accentuer l’apparition du syndicalisme enseignant. Dans le Loiret, la création officielle, après une existence clandestine des premiers syndicats d’instituteurs se fit au moment de la scission qui affecta l’ensemble du mouvement syndical français. Deux organisations devaient cohabiter : la section locale du SNI (majoritaire) et le syndicat des membres de l’enseignement laïque (minoritaire).

Toujours est-il que grâce au syndicat, outil de cohérence et de cohésion renforcée de profession, instrument de défense, moyen de négociation avec le pouvoir et l’administration, lieu où fourmillaient les idées les maîtres purent désormais se définir par rapport à la société et à ses problèmes. Avec le syndicalisme la notion d’esprit de corps propre aux instituteurs prit une dimension nouvelle. La « famille » des enseignants primaires avait trouvé là le moyen idéal de resserrer ses liens.