GUEYDAN Geneviève, Les idées économiques de la Révolution prolétarienne, rêve syndicaliste-révolutionnaire 1925-1939, Maîtrise [Antoine Prost, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1985, 220 p.
La R.P. dont les principaux animateurs furent Monatte, M. Chambelland et Robert Lauzon s’opposait au réformisme comme au communisme orthodoxe et servit d’organe à la Ligue Syndicaliste qui rassemblait des minoritaires de la CGT et de la CGTU.
Cette riche revue développa grâce à Robert Lauzon une analyse économique à la forme claire et rigoureuse, et aux thèmes varies. Au temps de la Prospérité, la R.P. expose les mécanismes et les avantages de l’inflation elle étudie aussi à travers la double problématique de l’impérialisme et de la rationalisation les mutations structurelles du capitalisme et leur portée pour le mouvement ouvrier. À partir de 1929, la R.P. s’interroge sur les causes de la crise. L’étude des formes et du sens de l’intervention économique de l’État débouche sur une critique du capitalisme d’État bourgeois et soviétique. Elle se prolonge dans l’analyse du plan de la CGT que la R.P. critique comme solution économique et comme stratégie politico-syndicale et auquel elle oppose des contre-projets. À partir de 1936 l’analyse économique intervient seulement comme appoint dans l’étude du Front populaire, de la guerre d’Espagne et de la marche à la guerre. Conformément à une démarche marxiste ces problèmes économiques sont traités dans leur dimension socio-politique tandis qu’ils sont restitués par rapport aux positions des confédérations en raison de la nature syndicale et minoritaire de la R.P.