Les femmes dans l’organisation FO de 1950 à 1967 : des femmes libres, indépendantes et féministes

LE CORRE Véronique, Les femmes dans l’organisation FO de 1950 à 1967 : des femmes libres, indépendantes et féministes, Maîtrise [Michel Dreyfus, Gilles Morin], Univ. Pans 1, 1999, 242 p + annexes

De 1950 à 1967, les militantes de Force ouvrière mènent un combat permanent pour la défense des intérêts des travailleurs et contre les préjugés ancestraux des militants, faisant des militantes des éléments antisyndicaux. Dans l’univers syndical plutôt masculin, les militantes s’imposent comme une composante essentielle, bouleversant les convictions des mili­tants et offrant un syndicat plus démocratique. Elles réussissent alors à faire entrer les problèmes féminins dans la sphère syndicale et surtout qu’ils soient traités collectivement. Si ces problèmes ont du mal à passer dans la presse syndicale entre les années 1950 et 1960, de 1961 à 1967, nous voyons se multiplier des articles dans FO Hebdo sur la condition féminine ou le travail féminin. Hésitant devant le changement, FO cède peu à peu devant la force de caractère de ces militantes. Isolées, peu nombreuses à obtenir des responsabilités syndicales (en 1967 les adhérentes FO repré­sentent 20 % du nombre des affiliés), elles sont l’incarnation de généra­tions de femmes qui veulent être autonomes, égales devant les hommes et surtout défendre leurs idéologies. Qu’ont-elles en commun ? Elles ont écrit des articles, tenu des réunions syndicales, construit un destin d’exception, transgressé les principes masculins. Mais si ces femmes sont en marge, elles ne sont pas des marginales. Elles visent à être reconnues. Cependant, l’histoire des militantes FO prouve bien que le combat reste encore à faire pour que les femmes soient plus représentées dans les instances syndicales de Force ouvrière. FO a du mal à faire siennes les revendications des militantes. Leurs militantes sont encore très peu nombreuses à obtenir des res­ponsabilités syndicales en 1967.