Les écoles d’infirmières de l’Assistance publique de Paris dans l’après Mai 1968

CAMINADE Émilie, Les écoles d’infirmières de l’Assistance publique de Paris dans l’après Mai 1968, Maîtrise [Jean-Louis Robert, Christian Chevandier], Univ. Paris 1 CHS, 2001, 224 p.

À la fin des années 1960, dans un contexte de revendication au « mieux-être », de montée des aspirations individuelles ainsi que d’évolution rapide de la science et des techniques médicales, le rôle de l’infirmière que ce soit au sein du service, auprès des malades hospitalisés, ou plus généralement, au sein de la société, est alors en pleine mutation. Le corps est de plus en plus appréhendé en termes de « bien-être ». On s’attend désormais non seulement à être soigné et bien soigné lorsque l’on est malade, mais également à être aidé à promouvoir sa santé lorsque celle-ci est bonne.

Aussi les professionnels de santé dans leur ensemble doivent-ils faire face à ces nouvelles attentes sans pour autant toujours avoir les moyens d’y répondre. À l’hôpital, dans la mesure du temps passé auprès des malades, les infirmières sont en première ligne. Leur est-il possible, à partir de la formation reçue à l’école d’infirmière, de répondre effectivement aux nouvelles attentes des patients qui émergent alors ? Au moment où nous commençons notre étude, l’infirmière, formée à penser maladie et non santé, demeure enfermée dans le rôle de l’exécutante docile des soins prescrits par le médecin.

Partant de ce constat, nous nous sommes tout d’abord demandé pourquoi, après 1968, la formation des infirmières avait dû subir des transformations, avant d’essayer de définir de quelle manière et selon quelles modalités ces changements s’étaient effectués. Après une étude de la question de la genèse de la réforme des études d’infirmières, nous examinons comment celle-ci est repensée en fonction de la nouvelle conception du rôle de l’infirmière, avant de faire l’analyse, au travers de la presse syndicale, du mouvement revendicatif des élèves infirmières dans l’après-Mai 1968.