Les boulangeries à Paris pendant l’occupation

GOZARD Hélène, Les boulangeries à Paris pendant l’occupation, Maîtrise [Antoine Prost, Claire Andrieu], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1995, 238 p.

Traiter les boulangeries à Paris pendant l’occupation, c’est avant tout étudier l’approvisionnement en pain de la population parisienne.

Durant les années noires, le pain sert à équilibrer la ration alimentaire et sert également de denrée de remplacement en cas d’insuffisance des autres aliments rationnés. Aussi le gouvernement s’attache à donner coûte que coûte du pain à tous. L’ensemble de la filière du pain est contrôlé, chaque français est concerné.

Une politique du pain se met effectivement en place : mesures visant à produire en quantité suffisante le blé, mesures de répartition et de distribution de la farine et des combustibles dans les boulangeries, réglementation de la fabrication et de la distribution du pain et autres produits de la boulangerie. Les boulangeries, au cœur de la politique du pain, sont soumises à des règles strictes quant à leurs conditions de création, d’extension ou de réouverture. Dans le cadre de l’élimination de l’influence juive dans l’économie nationale, les boulangeries israélites sont aryanisées.

En dépit de toutes les mesures prises, la politique du pain ne se révèle pas conforme à ce qu’on pouvait en attendre. Certes, jusqu’en juin 1944, les Parisiens ne manquent pas de pain. C’est peut-être parce qu’ils ont recours au marché parallèle et à ses trafics. Mais pendant les dernières semaines de l’occupation, le ravitaillement des boulangeries n’est plus assuré convenablement, malgré un plan de détresse pensé dès 1943 ; la paix sociale est en danger. La farine et le bois manquent, les queues s’allongent aux portes des boulangeries qui ne peuvent plus fournir du pain à tous.

Ce mémoire a tenté de montrer l’occupation sous son aspect le plus quotidien : quatre années à la recherche du pain et de la préservation de la vie.