Les attitudes syndicales face à l’informatisation du travail de bureau de 1970 à 1986

MOREAU Michel, Les attitudes syndicales face à l’informatisation du travail de bureau de 1970 à 1986, Maîtrise [Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1992, 181 p.+ annexes

L’introduction de l’informatique dans le travail de bureau a induit de nombreux bouleversements. Ceux-ci, par leur ampleur, rendent le processus comparable à celui que connut le monde ouvrier au XIXe siècle avec l’apparition des premières machines. Cependant, capable de suppléer à l’homme dans l’exécution d’un certain nombre de tâches mentales, l’ordinateur se distingue de la machine traditionnelle. Il s’accapare par là l’essence même du travail de l’employé.

Sur la base de ce constat, l’auteur de ce mémoire se livre à une étude des réactions auxquelles l’informatisation du secteur tertiaire donna lieu entre 1970 et 1986. Ce travail repose sur l’analyse de sources puisées dans les organes de presse, hebdomadaires et mensuels, des trois principales centrales syndicales françaises : CFDT, CGT et Force Ouvriere.

Outre le premier axe de la démarche qui met en avant les problèmes qualitatifs et quantitatifs touchant l’emploi que les syndicats imputent au recours à l’informatique, le mémoire s’attache à détecter dans les interventions les signes éventuels d’une évolution du syndicalisme entre 1970 et 1986.

L’évolution importante que l’on met en évidence n’est qu’en partie liée à l’adaptation du syndicalisme à la crise économique que traverse la société française à partir du début des années 1970, ou à l’effort que déploient les centrales syndicales pour faire face à l’érosion de leurs effectifs. L’auteur s’attache à montrer que l’informatisation du secteur tertiaire, par la réflexion à laquelle elle donne lieu, influence pleinement et parfois directement, l’évolution des stratégies et des projets syndicaux.