Le sens de la visite : les musées au service de la société et de son développement 1965-1985

LEHALLE Elsa, Le sens de la visite : les musées au service de la société et de son développement 1965-1985, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1996, 207 p

En 1793, le musée devient res-publica, « chose publique » pour tous les citoyens français. Deux siècles plus tard, la question de cette « appartenance » ne semble pas résolue : le musée est-il un temple, réservé à une élite d’amateurs, ou peut-il s’ouvrir plus largement à tous ceux à qui il était destiné ?

L’institution, au tournant des années soixante-dix, connaît à la fois une crise de conscience et de croissance. Conscience au niveau international, que des objectifs et des moyens doivent être élaborés pour redéfinir le rôle du musée dans la société. Orateurs et fondateurs de cette « nouvelle muséologie », les pionniers américains, français, africains, exhortent les professionnels et les politiques à mesurer toutes les richesses inexploitées de la conservation des œuvres ou des objets ; comment transmettre des connaissances, diffuser un savoir à partir des œuvres du passé ? Comment associer une population à la définition de son histoire ?

Deux réponses à ces enjeux de survie des musées sont étudiées. D’une part les écomusées, dont les solutions sont construites sur une nouvelle définition : le musée-territoire, les visiteurs comme force de proposition du programme muséographique. D’autre part le mouvement international de la nouvelle muséologie qui, à partir de musées existants, repère et analyse toutes les avancées que fait ou devrait faire l’institution pour démocratiser ses actions.

La réflexion et les expériences nouvelles ont été menées principalement par des musées d’anthropologie (histoire, ethnologie) ; les musées d’art y ont été peu sensibles ; cette indifférence est due, sans doute, à la formation de leurs responsables, plus préoccupés par les œuvres que par les visiteurs.

À travers quelques expériences-clefs échelonnées sur vingt ans, nous avons souhaité présenter les causes (égalité d’accès à la culture, décentralisation, nouvelles technologies) de cette évolution et leur incidence sur la muséographie, l’accueil et la formation des publics.