Le rôle de l’École dans l’intégration des enfants d’origine immigrée. Les Centres de Formation et d’information sur la Scolarisation des Enfants de Migrants, Étude comparative des centres de Caen et de Créteil (1975-1998)

MARIE Célile, Le rôle de l’École dans l’intégration des enfants d’origine immigrée. Les Centres de Formation et d’information sur la Scolarisation des Enfants de Migrants, Étude comparative des centres de Caen et de Créteil (1975-1998), Maîtrise [Jean-Louis Robert] Univ. Paris 1 CRHMSS, 1999, 181 p.

L’objectif de cette étude est de voir en quoi l’École a été utilisée comme outil d’intégration, dans notre société, des enfants d’origine immigrée. Par le terme intégration nous entendons le fait de respecter leur langue et culture d’origine et donc de rompre avec la volonté assimilationniste qui caractérisa la France coloniale. Il s’agit également d’enseigner aux enfants le respect des différences culturelles, les valeurs laïque et républicaine, fondement de notre démocratie et, enfin, l’exercice de la citoyenneté avec les droits, mais aussi les devoirs qui lui sont inhérents. Plus précisément, nous avons étudié le principal dispositif mis en place au sein de l’Éducation nationale et visant à l’intégration de ces enfants : les CEFISEM. En les fondant en 1975, René Picherot a souhaité donner aux enseignants une connaissance des cultures allogènes et plus particulièrement méridionales et créer des outils pédagogiques répondant aux problèmes spécifiques posés par la scolarisation massive d’enfants non francophones et primo-arrivants (scolarisation massive consécutive aux mesures liées au regroupement familial). Ces centres atypiques, novateurs et ambitieux, sont uniques en Europe et n’ont jusqu’ici fait l’objet d’aucune recherche universitaire. En les étudiant, nous avons voulu comprendre le contexte de leur création (création qui relève d’une initiative individuelle), leur mode de fonctionnement et leurs missions.

Mener une étude comparative nous a permis de constater des évolutions différentes selon les centres en fonction de l’importance quantitative de la population scolaire d’origine immigrée dans l’Académie concernée et des convictions des formateurs. En effet, à l’aube de l’an 2000, il y a davantage de jeunes issus de l’immigration que d’enfants primo-arrivants. Ainsi, pour de nombreux pédagogues et chercheurs, la question de l’intégration serait non plus liée à des problèmes d’ordre linguistique et culturel, mais à des problèmes sociaux. Or, si tel était le cas, les missions des CEFISEM ne seraient plus adaptées à la réalité des problèmes rencontrés par les enseignants. D’autre part, il était important de comprendre les raisons de l’actuel dysfonctionnement de cette structure qui ne jouit d’aucune existence institutionnelle. Il semble qu’elle ait difficilement survécu au départ, du ministère, de ses fondateurs. Enfin, nous avons fait état des réflexions menées sur le bien-fondé et le devenir de ces centres.