Le Rassemblement national-populaire de Marcel Déat, 1941-1944

MITTERAND Marie-Hélène, Le Rassemblement national-populaire de Marcel Déat, 1941-1944, Maîtrise [Antoine Prost, Michel Launay], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1982, 183 p.

Créé en février 1941 par Marcel Déat, le « Rassemblement national-populaire » appartient à la catégorie des mouvements dits « collaborationnistes », qui s’illustrèrent sur la scène française jusqu’en 1944 en prônant inlassablement la collaboration de la France avec l’occupant, et l’alignement de ses institutions sur le totalitarisme nazi. S’il n’a suscité, jusqu’ici, aucune étude systématique, le RNP mérite pourtant d’être distingué de ses homologues et concurrents, ne serait-ce qu’en raison de la personnalité de son chef et de la relative singularité de son discours à l’intérieur du cadre imposé par une idéologie de type fasciste.

L’objet de ce mémoire est donc de reconstituer l’histoire du RNP grâce à la description de ses structures et de sa composition, à l’analyse de ses thèses principales, ainsi qu’à l’étude de sa politique et des facteurs qui en expliquent l’évolution.

Ce travail utilise des sources variées, qui peuvent être regroupées en quelques catégories principales : les mémoires inédits de Marcel Déat, tout d’abord, rédigés après la Libération dans un souci d’auto-justification ; les organes de presse dépendant du RNP (L’œuvre et le National-populaire essentiellement), ainsi que les nombreux tracts et brochures édités par le parti de 1941 à 1944 ; enfin, les rapports des correspondants départementaux de la Seconde Guerre mondiale, qui ont dépouillé les documents permettant d’évaluer de façon synthétique le nombre des adhérents du RNP, leur type de représentation socio-politique et leurs activités.

Le RNP apparaît fondamentalement comme un représentant authentique du fascisme français, tant par son organisation calquée sur le parti hitlérien, que, par son style d’action et sa vocation affirmée à devenir « parti unique ». Mais ce fascisme est resté médiocre et dérisoire, de par l’impuissance montrée par le parti de Déat à émerger comme mouvement de masse et à influer réellement sur le cours des événements.