Le PS-SFIO et le marxisme (1920-1927)

SAINSAULIEU Ivan, Le PS-SFIO et le marxisme (1920-1927), Maîtrise [Jacques Girault, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1990, 200 p.

Nous sommes partis d’un constat paradoxal : alors qu’il ne fait aucun doute aujourd’hui que le parti socialiste français a rejeté le marxisme comme référence, il n’en est pas moins évident que le PS-SFIO des années 1920 ne se concevait pas sans le marxisme.

Comme il n’est pas de génération spontanée, nous avons travaillé dans l’hypothèse que le parti galvaudait le marxisme dès son origine en 1920 au profit d’autres idées forgeant son identité nouvelle.

Mais, si le marxisme vacille dans les développements de l’Encyclopédie ou du Dictionnaire, si les militants ouvriers, neutralisés, perdent leur poids numérique et spécifique, si la presse socialiste est envahie par le parlementarisme, si l’électoralisme, devenu préoccupation exclusive de la direction, constitue l’aune des discours des orateurs, on cherche en vain l’émergence d’une autre cohérence idéologique socialiste et non-marxiste.

Des thèmes originaux reviennent souvent : le coopératisme, la défense de la petite propriété, l’interventionnisme de l’État et des pouvoirs publics aussi bien dans les conflits locaux que sur un plan international ; mais, outre que ces idées appartiennent parfois davantage au passé qu’à l’avenir, la seule conception d’ensemble qui les sous-tende, la République, n’est pas une idée distinctive du socialisme.

Dès lors, le socialisme a-t-il d’autres significations qu’une certaine place sur l’échiquier électoral ? En renonçant au marxisme, il a rejeté toute idée de transformation sociale pour chercher le pouvoir en aveugle.