Le minutier central des notaires de Paris

CHARLIER Raphaële, Le minutier central des notaires de Paris, Maîtrise [Pascal Ory], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 191 p.

Les archives notariales qui restituent avec authenticité les actes courants de périodes reculées de notre histoire présentent beaucoup d’intérêt pour l’historien. Elles constituent, entre autres, une des seules sources permettant de retracer l’histoire sociale et économique de notre pays avant le XVIIIe siècle. Nombre d’historiens, de biographes, de généalogistes font appel aux actes notariés pour effectuer leurs recherches relatives à la littérature, l’économie, le social, l’art, etc. Dès la fin du XIXe siècle, les sociétés savantes s’insurgent contre le manque de rigueur dont il est fait preuve dans la conservation des archives à la garde de chaque notaire. Elles soulignent cet intérêt historique qu’ont pour elles des archives quelquefois devenues sans intérêt juridique et pratique, dont les familles ignorent souvent l’existence, et qui constituent une charge pour le notaire qui, faute de moyens, de temps ou de bonne volonté, les laissent se dégrader au fond des caves et greniers de ses locaux.

Le 14 mars 1928, une loi vint couronner les efforts déployés depuis plusieurs années par l’archiviste Ernest Coyecque pour obtenir le dépôt des archives des notaires aux archives Nationales et départementales. En application directe de cette loi, l’inauguration officielle du Minutier Central des Notaires de Paris eut lieu le 28 mai 1932 à l’hôtel de Rohan, acquis cinq ans plus tôt par les Arcltives nationales. Les Archives de France, en charge directe du Minutier Central des Notaires de Paris, furent amenées, depuis son ouverture, à assumer les problèmes logistiques et matériels liés aux dépôts et à la conservation des archives des notaires. Cette prise en charge par des professionnels de l’archivistique permit alors de mettre à la disposition des chercheurs en tous genres des outils performants grâce à la méthodologie mise en place au fil des années pour gérer le fonds d’archives ainsi constitué. Le problème juridique alors soulevé par la communication de ses archives particulières demeura un frein à la recherche historique, car le développement du Minutier resta intimement lié au milieu très fermé du notariat, caractérisé par la Chambre des Notaires de Paris, institution extrêmement riche qui se retranchait derrière le secret professionnel pour éviter l’immixtion d’autres organismes dans son domaine réservé.