Le débat UDF-RPR sur l’information audiovisuelle (point d’appui : la Commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’information publique mars-septembre 1979)

FILLIATRE Isabelle, Le débat UDF-RPR sur l’information audiovisuelle (point d’appui : la Commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’information publique mars-septembre 1979), Maîtrise [Jean-Noël Jeanneney, Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1991, 261 p.

Le 15 mars 1979, est créée, au cours d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale, une Commission d’enquête parlementaire. Son objet : vérifier si la liberté dans les médias, sous le septennat giscardien, est respectée. Demandée à l’initiative du groupe RPR, pourtant parti de la majorité, cette Commission est une véritable cabale contre l’UDF et encor plus contre le Président de la République : Valéry Giscard d’Estaing. Elle est en effet dès I’origine un instrument de règlement de compte intra-majoritaire. Il s’agit pour le RPR, relégué au rang de simple soutien parlementaire, de faire valoir que la télévision et la radio de 1979 sont moins libres que celle de l’époque de De Gaulle.

Ce mémoire propose ainsi d’étudier la situation de l’audiovisuel durant la période 1974-1981 et d’analyser si réellement il y a eu une mainmise de l’UDF sur les ondes et les écrans. J’ai pour cela — grâce aux travaux de la Commission d’enquête, aux archives personnelles de Monsieur Claude Martin, député RPR, grâce à des témoignages écrits et oraux et enfin grâce à la presse quotidienne de la période et à des revues — tenté de voir si le discours libéral du nouveau Président de la République, tenu au lendemain de son élection, s’appliquait aussi bien dans la théorie que dans la pratique. Ce travail passe donc en revue la réforme du 7 août 1974 sur l’audiovisuel, le système de nominations dans les Sociétés nationales de Programmes et s’interroge sur leur réelle autonomie, sur la liberté des journalistes et sur l’existence d’une stratégie médiatique giscardienne anti-gaulliste. Il propose aussi d’étudier l’intérêt que porte la classe politique tout entière aux médias, la finalité de cette Commission et les causes de son échec, les raisons du climat de tension qui existaient à l’époque entre le RPR et l’UDF et qui devait entraîner la défaite de la droite aux élections présidentielles de 1981.