BIHAN-YEZID Solenn, Le 70e anniversaire de Staline (1949) et sa mort (1953) dans les municipalités communistes de la Seine, Maîtrise [Antoine Prost, Claude Pennetier], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1997, 155 p. + annexes
Le 21 décembre 1949, Staline a eu 70 ans. Pour fêter cet événement, le PCF a organisé une grande campagne de mobilisation : de nombreux messages et cadeaux ont été envoyés au chef d’État soviétique. Le 5 mars 1953, Staline est mort. Pendant plusieurs jours, le PCF a orchestré le deuil du « peuple de France ». Ces deux événements ont été célébrés en grande pompe, en particulier dans les municipalités communistes de la Seine. Ils marquent l’apogée du culte de Staline en France.
Cette étude analyse le phénomène du culte de la personnalité et son insertion dans la réalité française. À partir de sources émanant essentiellement du PCF, le mémoire décode l’image de Staline et son fonctionnement : ce n’est pas du tout la personnalité de Staline qui est au centre de ce culte, au contraire. La représentation de Staline est figée, stéréotypée, elle peut être décomposée en une série de figures et de fonctions. Plutôt qu’un dieu, Staline est considéré comme un héros exemplaire, c’est l’archétype du militant communiste.
Le culte de Staline recouvre une grande diversité. Tout d’abord, les participants viennent d’horizons différents, ils ne sont pas tous communistes. Ensuite, les sentiments qu’ils éprouvent pour Staline vont de l’admiration mesurée à l’idolâtrie caractérisée. Enfin, ce culte ne s’appuie pas sur une liturgie spécifique. II emprunte tantôt aux formes politiques ordinaires, tantôt à la tradition républicaine française, ou encore aux cérémonies soviétiques.