La tentation terroriste. L’extrême gauche et la violence en France de 1968 à 1974

GUILLEMOLES Alain, La tentation terroriste. L’extrême gauche et la violence en France de 1968 à 1974, Maîtrise [Antoine Prost, Danielle Tartakowsky], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1989, 188 p.

À la fin des années 1970, les Allemands et les Italiens ont vu se développer chez eux un terrorisme de plus en plus violent. En France, il n’en a pas été de même. Pourquoi ?

C’est d’abord à travers une étude des différents groupuscules de l’extrême gauche française au lendemain de mai que l’on peut tenter de répondre en vérifiant dans quelle mesure, et pourquoi ces organisations ont résisté à la tentation de la violence. Deux d’entre elles sont tout particulièrement étudiées pour s’être les plus approchées du point de non -­retour : la GP et le GARI.

Grâce à la lecture de leur propagande et de nombreux témoignages, on arrive à reconstituer le climat interne de ces organisations, et d’expliquer comment leurs militants ne sont pas devenus terroristes – du moins pas avant les années 1980 et la courte épopée d’Action Directe.

Mais c’est seulement au terme d’une réflexion sur l’emploi du terme même de « terroriste » que l’on peut conclure et voir que si la France n’a pas engendré, dans les années 1970, « son » terrorisme d’extrême gauche, c’est peut-être parce qu’elle a su rester, plus longtemps que ses voisins, à l’écoute de sa jeunesse contestataire et entendre certaines de ses aspirations.