La grève des mineurs en 1963 : perception nationale et souvenir local (le cas des Cévennes)

HERMELLIN Nathalie, La grève des mineurs en 1963 : perception nationale et souvenir local (le cas des Cévennes), Maîtrise [Antoine Prost, Lucette Le Van-Lemesle], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1989, 2 vol., 158 et 146 p.

La grève des mineurs de mars-avril 1963 est le fruit de la lente dégradation du pouvoir d’achat relatif au mineur, et de la prise de conscience, par les intéressés, du caractère général de la crise des houillères. Les chiffres témoignent de l’ampleur du mouvement : 35 jours de grève (le plus long conflit depuis la naissance de la Vème République), 200 000 grévistes, 196 000 tonnes de charbon perdues par jour de grève, 30 millions de francs nouveaux récoltés à l’intention des mineurs. Devant l’importance de ce mouvement, le gouvernement riposte par la réquisition générale, après deux journées de grève effectives. La population, dans son ensemble, estime que cet ordre, signé par le général de Gaulle, est une atteinte au droit de grève et considère que les revendications des grévistes sont justifiées. De là naît un consensus national soutenant le mouvement des mineurs. Son unanimité tient en échec le pouvoir. La grève de 1963, à de nombreux égards, est une grève réussie. Tout d’abord se constitue une union de tous les syndicats, ensuite le mouvement bénéficie du soutien moral et financier de la nation, de plus aucun conflit majeur n’oppose grévistes et forces de l’ordre, enfin les revendications de la profession charbonnière sont satisfaites. Malgré tous ces succès immédiats, la grève n’a pu mettre fin à la récession. Elle a au contraire, illustré le déclin du charbon.