La SFIO et les coopératives agricoles jusqu’en 1914

SCHOONWATER Monique, La SFIO et les coopératives agricoles jusqu’en 1914, Maîtrise [Antoine Prost, Jacques Girault, avec la collaboration de F. Boudot], Univ. Paris 1 CRHMSS, juin 1981, 195 p.

Cette étude soulève un aspect particulièrement important de la question agraire pour les socialistes avant 1914, qui consistait à préciser une politique d’approche vis-à-vis de la petite et moyenne paysannerie.

D’où une réflexion sur l’idée de coopération en agriculture qui visait à aboutir à une exploitation en commun du sol dans le cadre des expériences héraultaises de coopération socialiste. Compère-Morel, ancien militant du POF, spécialiste de la question agraire au sein de la SFIO, jouera ici un rôle prépondérant : il s’agit non pas d’élaborer un socialisme pour les paysans, mais de mettre en œuvre une propagande pour intégrer la petite propriété paysanne à la doctrine socialiste.

Mais face à un mouvement coopératif placé sous le signe du patronage direct des organisations agrariennes et basé sur une apologie de la propriété privée, le point de vue socialiste sera amené à se nuancer : doit-on accepter l’esprit dans lequel fonctionnent ces coopératives, sous prétexte qu’elles constituent déjà un point de rassemblement et d’initiation à l’action collective ? Est-ce là la meilleure façon d’aboutir, à long terme, à une volontaire mise en commun des terres par les paysans ? Où bien doit-on plutôt essayer de donner d’emblée aux coopératives une appartenance socialiste nettement affirmée ?

Cette recherche tente donc de faire le point sur deux sujets qui s’imbriquent de par leur problématique :

– politique socialiste vis-à-vis de l’idée de coopération agricole ;

– situation du mouvement coopératif dans l’agriculture au début du siècle et positions socialistes vis-à-vis de ce mouvement.