La revue Planète (1961-1968) : phénomène d’une génération

GALLI Frédérique, La revue Planète (1961-1968) : phénomène d’une génération, Maîtrise [Pascal Ory], 2000, 298 p.

L’objectif de ce travail est de restituer dans son contexte la formidable aventure humaine et intellectuelle, que constitue la revue Planète, afin de mieux comprendre les enjeux et les critiques d’une telle réalisation. Ce travail a été l’occasion de connaître la personnalité des deux fondateurs : Louis Pauwels et Jacques Bergier. Ils étaient différents, l’un littéraire, fou d’ésotérisme, l’autre un scientifique féru de science-fiction. Rien ne les destinait à se rencontrer et encore moins à s’entendre. Cependant Ieur collaboration s’avéra fructueuse puisqu’en 1960, ils publièrent Le matin de magiciens, un livre devenu best-seller et dont le succès est à l’origine de la création de Planète.

La revue d’un genre inclassable se distinguait à la fois par son contenu et son contenant. Planète, c’est avant tout un esthétisme particulier : un format carré et une mise en page originale. Il s’agit ensuite de décortiquer le périodique, et nous intéresser à son équipe. Planète fonctionnait grâce à une petite équipe, soudée et travailleuse. Bien gérés, ses bénéfices étaient réinvestis pour créer des activités complémentaires (conférences, ouvrages…). Planète était le centre de cette entreprise de presse. Le cœur de Planète était bien sûr son contenu, véritable mélange des genres : science, science-fiction, histoire, magie, extraterrestre… Parler de ce que les autres revues ne parlaient pas est la meilleure définition de Planète. La revue, mêlant des sujets sérieux et insolites, a suscité de vives critiques de nature et d’horizons très divers et l’acharnement de ses adversaires a sans doute contribué à son succès. Mais la revue s’arrêta brutalement après les événements de Mai 1968 : les raisons restent floues.