La représentation de la figure policière dans le cinéma français de 1958 à 1975

BILLING François-Xavier, La représentation de la figure policière dans le cinéma français de 1958 à 1975, Maîtrise [Myriam Tsikounas, Pascal Ory], Univ. Paris, 1, 2001, 181 p.

Gabin, Ventura, De Funès, Delon, Belmondo, mais aussi Montand, Bourvil, Perrier, Meurisse, et Bouquet telle est la galerie sélectionnée pour représenter l’essence du policier français au cinéma. Héros ou anti-héros, intègre ou crapuleux, violent ou psychologue, conformiste ou contestataire, le personnage policier occupe une place prépondérante au sein de la production cinématographique et donc de l’imaginaire collectif des Français. Il cristallise les haines, mais suscite aussi l’intérêt, la curiosité. Exerçant un travail pénible et harassant qui le force à côtoyer la lie de la société, le policier n’évolue qu’en marge de celle-ci, à croire kil s’y complait. Gouailleur, buveur, parfois joli-cœur, le policier — durant cette période — est aussi solitaire, zélé, procédurier et violent. Deux faces d’une même médaille qui résume le personnage en une équation simple où l’inconnu, que constitue la tentation, persiste. Partageant étrangement la même conception que son éternel négatif, le truand, le policier méprise et parfois exècre la société kil protège. Ainsi, il fait don de son corps à cette ingrate, mais conserve l’indépendance de son âme qu’il aiguise avec maîtrise au fusil du cynisme anarchiste. Protagoniste politique et politisé, le policier filmique est avant tout le personnage le plus récurrent et donc le plus à même à dévoiler d’étranges vérités. Il est ce témoin idéal si convoité pour ces surprenantes révélations. Son être recèle et retranscrit parfaitement les évolutions sociales et politiques de la France contemporaine.