GIARD Florence, La représentation de la femme par les Guides de France (1968-1983), Maîtrise [Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 226 p.
Les Guides de France, mouvement d’éducation féminin et catholique, voient le jour en 1923, en plein essor du fait associatif féminin. Attachées à leur indépendance vis-à-vis de leurs homologues masculins, les Scouts de France, elles mettent en place une pédagogie spécifiquement féminine. Notre étude, centrée sur les années 1970, met en lumière la façon dont le mouvement va devoir adapter sa propre représentation de la femme aux grandes évolutions politique, sociale et religieuse. En effet, les revues de l’association permettent de comprendre comment elle participe à la modernisation de l’image de la femme véhiculée par l’Église lors du Concile Vatican II. Celui-ci redonne un nouveau souffle au féminisme chrétien, qui conduit les Guides vers une réactualisation de leur conception du rapport des femmes à la religion. Ces nouvelles données vont avoir une influence sur l’ensemble de l’identité du mouvement et, en particulier, sur son éducation à la relation au corps et à la nature. Les Guides revendiquent également leur spécificité féminine et cette féminité les place au cœur des débats sur la condition féminine ; débats qui se radicalisent à partir des armées 1970. Ne pouvant rester à l’écart de ces réflexions, elles les intègrent alors dans la construction d’une représentation de la place de la femme dans la société, qui leur est propre.
Scoutes, catholiques, citoyennes et femmes, l’identité des Guides de France est liée à ces caractéristiques fondamentales. Or, chacune de ces particularités place le mouvement sous l’influence de courants de pensée qui évoluent profondément dans les années 1970, et qui vont donc contribuer à la construction de son modèle représentatif féminin original. Au-delà des clichés donc le guidisme fait parfois l’objet, c’est une représentation et une éducation de la femme complexe, riche et parfois contradictoire qui ressort de cette étude.