La politique urbaine de la commune de Saint-Gratien (Val-d’Oise) de 1959 à 1977

ESSOMBE Roger Magloire, La politique urbaine de la commune de Saint-Gratien (Val-d’Oise) de 1959 à 1977, Maîtrise [Annie Fourcaut, Jean-Louis Robert], Univ. Paris 1 CHS, 2000, 148 p. + 30 p. d’annexes

La présente étude a été menée dans une triple perspective : – l’analyse des ruptures et innovations ; – l’analyse des principales réalisations ; – l’analyse des nouvelles politiques urbaines.

Après une introduction historiographique relative à la banlieue et Saint-Gratien, à la politique d’aménagement et du logement de l’État, nous avons distingué trois étapes chronologiques d’inégales valeurs temporelles. Elles correspondent à la trame urbaine de la commune de Saint-Gratien.

De 1959 à 1962, une nouvelle équipe de gauche, vainqueur des municipales de mars 1959, met en place des conceptions urbanistiques qui faisaient défaut à la commune. Assainir et rénover le centre, urbaniser la périphérie, en construisant des logements sans pour autant rompre l’équilibre résidentiel de la commune. Les nouveaux textes favorisant l’établissement des plans et opérations de rénovations urbaines ont, été la base des principales orientations modernistes de la commune. De 1962 à 1973, en pleine expansion économique, l’urbanisation de la commune est caractérisée par la réalisation des grandes opérations urbaines : la rénovation dans ces deux premières tranches, où la priorité est donnée au logement social ; aux grands ensembles de Raguenets et des Marais s’opposent les ensembles pavillonnaires de la « Terreaux Clercs » et des « Dix Arpents ». En dix ans, la commune a connu une profonde mutation socio-démographique. Le grand ensemble des Raguenets est à l’origine de cette forte expansion, diversifiant ainsi sa structure sociale, ouvriers et employés venant s’ajouter à une population ou jusque-là dominaient les classes moyennes et aisées. De 1973 à 1977, cette période se distingue par de nouvelles politiques urbaines. Pour des raisons conjoncturelles (crise économique, désengagement progressif de l’État depuis 1970), la rénovation urbaine dans ses deux dernières tranches perd son caractère social et prend l’aspect sélectif. Un nouvel urbanisme à dimension humaine fait son apparition. La commune opte pour la politique del’environnement en associant la population à l’aménagement des espaces verts. Le P.O.S. ne fera que constater les principales réalisations de la commune.

Après avoir fait état de l’évolution des conceptions urbanistiques des conseillers, allant des solutions inspirées du mouvement moderne (destructrices pour le tissu urbain traditionnel du centre), à l’adoption d’un « nouvel urbanisme » qui fait une part essentielle à des préoccupations d’environnement, la conclusion insiste sur l’ori­ginalité de la politique écologique municipale. Celle-ci va au-delà du cadre de la consommation culturelle et place les habitants au centre des décisions. Ce mode par­ticulier d’approche de la ville souvent d’actualité, devrait s’imposer à tous.