La Fête des Mères de 1932 à 1950

PEYRAT Marianne, La Fête des Mères de 1932 à 1950, Maîtrise [Antoine Prost], Univ. Paris 1 CRHMSS, 1980, 152 p.

La France célèbre la Fête des Mères depuis le XXe siècle, suivant en cela l’exemple des pays anglo-saxons, mais on retrouve cependant à travers l’histoire, de l’Antiquité à nos jours, des cérémonies analogues.

Officiellement consacrée en 1926, il a fallu attendre 1950 pour la voir légalisée, grâce aux efforts conjugués de l’État et des associations familiales.

Entre ces deux dates, des transformations, que l’étude de ses manifestations traditionnelles met en évidence, ont modifié à la fois sa célébration et sa signification : à l’origine Fête des mères de familles nombreuses, elle a acquis avec le gouvernement de Vichy le caractère qu’on lui connaît actuellement, où le nombre des enfants n’est plus pris en considération. Cette évolution a été favorisée par la préférence accordée à la fête familiale, au détriment des cérémonies officielles (remise de la Médaille de la Famille française).

L’implantation en France d’une telle manifestation fait partie d’un mouvement général en faveur de la famille nombreuse et a offert une large audience aux thèses natalistes préconisées par les gouvernements successifs de l’entre-deux-guerres.

Elle a véhiculé d’autre part une certaine image de la femme, celle de la mère au foyer, modèle en contradiction avec la réalité économique et sociale du temps et qu’a néanmoins tenté d’imposer l’État.

Cette étude s’achève sur le rôle tenu par la presse dans le conditionnement de l’opinion publique vis-à-vis de ce phénomène et les différentes utilisations qu’elle en a fait suivant les idées qu’elle défendait : presse féminine, enfantine, familiale, religieuse…